Le Hezbollah a exprimé dans un communiqué son refus absolu des combats qui se déroulent depuis plusieurs jours dans le camp des réfugiés palestiniens d’Ain al-Hilweh à l’est de Saïda, au sud du Liban, insistant sur la nécessité de leur mettre un terme.
Regrettant « les victimes, les blessés et la destruction de biens » qu’ils ont causés ainsi que « le nouveau déplacement du peuple palestinien », il a aussi déploré le fait que des éclats d’obus en provenance du camp aient touché les zones voisines, les complexes religieux, les établissements d’enseignement, les check-points de l’armée libanaise et les routes à proximité.
« Nous sommes contre ces combats et les refusons absolument. Nous considérons que le seul bénéficiaire de ces combats est l’ennemi sioniste, et ceux qui en souffrent le plus sont le peuple palestinien et sa cause centrale. Ces combats insensés dans le camp d’Ain al-Hilweh, qui font du mal aux humains et détruisent les biens, aggravent la tragédie, portent atteinte à l’unité nationale palestinienne et à l’avenir de l’action nationale », rapporte le communiqué du Hezbollah.
« Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat et à un engagement en faveur de toutes les mesures et mécanismes de règlement convenus dans le cadre de l’action nationale palestinienne, en coordination avec les services de sécurité libanais et les forces actives et influentes », a-t-il insisté.
Et de poursuivre : « Le Hezbollah est profondément affligé par la mort de victimes innocentes, demande à Dieu Le Tout-Puissant de les couvrir de son indulgence et à leurs familles de faire preuve de patience et (invoque) le rétablissement pour les blessés ».
Et le Hezbollah de conclure « en saluant tous les efforts déployés par toutes les parties pour mettre un terme décisif à ces combats, mettre fin à leurs conséquences et empêcher qu’ils n’éclatent à nouveau ».
Enième cessez-le-feu
Selon le correspondant d’al-Manar, la nuit de lundi à mardi a été plutôt calme dans son ensemble, suite à l’énième cessez-le-feu conclu, entre le directeur général par intérim de la Sûreté générale le général Elias al-Baysari et les représentants du Comité conjoint d’action palestinienne au Liban. Mais des tirs de mitrailleuses intermittents ont toutefois été entendus dans le quartier Hattine du camp.
Durant la rencontre sécuritaire, il a aussi été convenu de remettre aux autorités libanaises des personnes recherchées pour l’assassinat du général Mohamed Al-Armouchi et de ses compagnons, ainsi que d’Abdul Rahman Farhoud, selon un mécanisme qui a été approuvé.
Ce matin, rapporte l’Agence nationale de l’Information, l’explosion d’un obus a été entendue sur l’axe de ce quartier, suivie de tirs de mitrailleuses.
10 tués lundi
Les combats qui ont opposé le mouvement Fatah au groupuscule islamiste Jound al-Cham ont repris ce week-end après un cessez-le-feu d’un mois.
Ils ont depuis fait au moins 10 morts, selon des sources palestiniennes dans le camp. Six d’entre eux sont des combattants du Fatah et deux des autres groupes, ont-ils indiqué lundi.
Les deux autres victimes sont des civils, a indiqué une source sécuritaire libanaise. Une personne a été tuée samedi lorsqu’une balle perdue issue des affrontements a atteint une ville proche du camp, a indiqué la source sécuritaire libanaise.
Lundi, des coups de feu et des explosions ont été entendus toute la journée à l’intérieur du camp et des balles perdues ont touché le bâtiment de la municipalité de Saïda, endommageant les fenêtres sans blesser personne, a indiqué l’Agence nationale de presse.
L’Université publique libanaise a été fermée.
L’armée libanaise a fermé la route principale qui relie Beyrouth au sud du Liban, à proximité du camp, et a dirigé la circulation vers une route côtière.
Le camp d’Ain el-Hilweh est secoué depuis fin juillet par des affrontements entre factions entre le mouvement majoritaire palestinien Fatah et des groupes extrémistes. Le premier round avait alors fait plus d’une douzaine de morts.
Édifié depuis plus de sept décennies, c’est le plus grand des 12 camps de réfugiés palestiniens au Liban. Il accueille environ 80 000 Palestiniens sur un total de 250 000 dans tout le pays, selon l’agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA).
L’UNRWA a déclaré que des centaines de familles déplacées du camp ont trouvé refuge dans les mosquées, les écoles et dans le bâtiment de la municipalité de Saïda situé à proximité.
Source: Divers