La Ciivise, commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants, a publié jeudi 21 septembre un rapport réalisé sur deux ans, faisant l’analyse des cas d’incestes et de violences sexuelles faites sur les enfants en France.
L’étude s’est basée sur les 27 000 témoignages qui ont été recueillis durant ces deux années.
Elle conclut que 160.000 enfants sont victimes chaque année de violences sexuelles.
Les données recueillies dévoilent aussi que seulement une victime sur cinq déclare avoir saisi la justice, et 13 % de ces plaintes ont abouti à une condamnation de l’agresseur.
Un autre chiffre inquiétant : « Près d’un enfant sur deux (45 %) qui révèle les violences au moment des faits n’est pas mis en sécurité et ne bénéficie pas de soins. Autrement dit, personne ne fait cesser les violences et n’oriente l’enfant vers un professionnel de santé. »
La commission a dénoncé avec véhémence la passivité de la société voire de l’entourage le plus proche. La plupart du temps, ces violences se déroulent en silence et le système judiciaire condamne rarement leurs auteurs.
Selon le juge Edouard Durand, Le rapport de la Ciivise met notamment en évidence que lorsqu’un enfant victime se confie à un professionnel, bien souvent « la parole est tombée dans le vide » et il n’a pas été protégé.
Depuis sa création, en septembre 2021, la Ciivise a pour objectif de recueillir la parole des victimes et de réorienter les politiques publiques vers une meilleure protection, notamment par « la mise en œuvre des soins spécialisés du psychotraumatisme ».
D’après son rapport, plus d’une victime sur 2 développe des troubles alimentaires et près de 4 victimes sur 10 développent des addictions (drogue, médicament, alcool).
Selon les médias français, le gouvernement a décidé de mener une campagne de sensibilisation autour de l’inceste.
« Un adulte sur dix a connu l’inceste, selon les associations, cela veut dire que vous croisez tous les jours des gens qui ont vécu l’inceste, et d’autres qui l’ont commis », a précisé la secrétaire d’Etat la secrétaire d’Etat à l’Enfance Charlotte Caubel.
La dernière campagne gouvernementale sur la pédocriminalité remonte à 2002 et n’évoquait pas l’inceste.
Source: Médias