Les vers de terre, menacés par l’agriculture intensive, contribuent « significativement » à la production agricole, jouant un rôle dans environ 6,5% de la production mondiale de céréales, selon une étude inédite publiée mardi.
« Les vers de terre contribuent à environ 6,5% de la production mondiale de céréales (maïs, riz, blé, orge) et à 2,3% de celle de légumineuses, équivalent à plus de 140 millions de tonnes par an », concluent des chercheurs basés aux États-Unis, dans un article paru dans le journal Nature Communications.
La « contribution » des vers de terre est définie par les chercheurs comme le pourcentage du rendement agricole qui est rendu possible grâce à eux.
Leur rôle positif pour la santé des sols et la croissance des plantes était déjà bien connu, avec de multiples facteurs: leurs galeries permettent à l’eau de s’infiltrer, ils participent au recyclage des nutriments pour nourrir les plantes via leurs excréments et aideraient même à la production d’hormones qui facilitent la croissance des plantes.
Mais les scientifiques basés aux États-Unis qui ont mené l’étude publiée mardi ont pour la première fois cherché à quantifier leur apport à la production agricole. Ils ont pour cela analysé des cartes récentes sur la présence des vers de terre, des données sur les productions agricoles et des études précédentes sur la productivité des sols en fonction de la présence de ces invertébrés.
Les auteurs précisent que la contribution des vers de terre est encore plus importante dans les pays du Sud, contribuant à 10% de la production de céréales en Afrique subsaharienne et à 8% en Amérique latine et dans les Caraïbes.
Ils précisent au passage que leurs résultats, s’ils sont « encourageants » et suggèrent une potentielle amélioration de la productivité agricole en prenant mieux soin de la vie dans les sols, sont aussi teintés d' »incertitudes » méthodologique.
En conclusion, les auteurs suggèrent d’encourager des pratiques d’agroécologie qui préservent la vie des sols et notamment les vers de terre. Ces derniers sont en effet aujourd’hui menacés notamment par l’agriculture intensive, avec le recours massif à la chimie et les labours réguliers.
« On estime que les sols contiennent près de la moitié de toute la biodiversité sur la planète, ils sont donc un élément crucial dans les efforts de conservation de la biodiversité », a souligné Steven Fonte, de l’université du Colorado, co-auteur de l’étude, interrogé par l’AFP.
Il suggère ainsi de réduire l’usage des pesticides chimiques, ainsi que l’intensité et la fréquence des labours. L’épandage de fumier et de compost peut en revanche aider à nourrir les vers de terre.
Source: AFP