Dans les médias israéliens, les analystes tentent de comprendre ce qui s’est passé le jour du déclenchement par le Hamas de l’opération Déluge d’al-Aqsa et surtout comment et pourquoi « Israël » a été pris à l’improviste. Ils sont d’accord pour en conclure qu’Israël ne savait pas. Un constat amer pour cette entité qui est classé en 17eme position dans le monde en termes de budget militaire et dispose d’un dispositif de renseignement des plus perfectionnés dans le monde.
Selon le correspondant et analyste des affaires militaires de la télévision israélienne Channel 12 « le Hamas s’est préparé à la grande opération avec des appareils de communication inconnus de Tsahal ».
« Les services de renseignement israéliens ne connaissaient pas du tout les dispositifs de communication utilisés par les combattants de la résistance palestinienne », assure Nir Dvori.
Interrogé par la CNN sur le grand fiasco israélien face à l’opération de résistance palestinienne Déluge d’al-Aqsa, l’ancien chef du Mossad israélien, Ephraïm Halevi, a confirmé ce constat assurant que les Israéliens « n’avaient en aucun cas été avertis ».
Il rapporte que le fait que les résistants palestiniens aient pu franchir la barrière frontalière était « entièrement surprenant » pour eux.
Les médias israéliens rapportent que les résistants ont pu réaliser cette traversée en franchissant 80 points de la barrière.
Du point de vue des responsables israéliens, « ce qui s’est passé dépasse le domaine de l’imagination » souligne Halevi.
Il explique par ailleurs qu’ils n’avaient aucune information sur la possession de la résistance palestinienne de ce nombre de roquettes, et ne s’attendaient pas à ce que « les pertes soient aussi précises et efficaces », ajoutant que « nous n’avions aucune indication sur ce qui se passait ».
Pour le commentateur militaire du site israélien Makor Rishon, Noam Amir, « Israël » était « l’une des plus grandes puissances en renseignements au monde, jusqu’à samedi matin, date à laquelle la résistance palestinienne a commencé son opération Déluge d’al-Aqsa ».
« Israël est passé d’une puissance de renseignement majeure dans le monde en une puissance qui n’a pas d’intelligence, en un seul jour », a-t-il déploré.
Amir a également comparé l’échec du renseignement a celui infligé il y a 50 ans lors de la guerre d’octobre 1973.
Il en a conclu notant que ce qui a changé, c’est « qu’Israël s’est effondré sur le plan du renseignement ».
L’ampleur de l’échec s’illustre entre autres par la facilité avec laquelle les résistants ont pénétré les fortifications militaires formées de plusieurs niveaux, dont un mur, des barrières en béton, des barbelés, des technologies de surveillance électroniques et avancées, puis à travers leur incursion et leur contrôle sur les passages frontaliers, les bases militaires et les colonies dans la profondeur israélienne.
Pour certains observateurs, l’échec israélien est d’autant plus gravissime qu’il couvre plusieurs aspects, tactique, opérationnel et stratégique.
Source: Médias