Insulter le prophète Mohammad (S), publier des caricatures islamophobes et autres …relèvent de la liberté d’expression en France. Mais ce n’est pas le cas quand il s’agit de quelque chose qui dérange ‘Israël’.
Les Français sont interdits d’exprimer leur sympathie aux centaines d’enfants et de femmes palestiniennes massacrés par ‘Israël’ à Gaza.
Dans ce contexte, le ministre français de l’intérieur Gérald Darmanin a enflammé les réseaux sociaux après avoir accusé le footballeur franco-algérien Karim Benzema d’être « en lien notoire avec les Frères musulmans » (organisation islamique née en Egypte), ce que le ballon d’or a vigoureusement démenti mercredi par la voix de son avocat.
« Ceci est faux ! Karim Benzema n’a jamais eu la moindre relation avec cette organisation », a réagi dans un communiqué Me Hugues Vigier, en réponse aux propos tenus par le ministre de l’Intérieur lundi soir sur Cnews.
« Karim Benzema est en lien, on le sait tous, notoire, avec les Frères musulmans », avait-il déclaré.
Il s’exprimait à la suite de la publication sur X (ex-Twitter) de l’international de football adressant « toutes (ses) prières pour les habitants de Gaza victimes une fois de plus de ces bombardements injustes qui n’épargnent ni femmes, ni enfants ».
« Prier le 15 octobre pour des populations civiles sous les bombes qui n’épargnent ni les femmes ni les enfants ne constitue évidemment ni +propagande pour le Hamas+, ni +complicité de terrorisme ni actes de collaboration+ », a soutenu Me Vigier.
« C’est, je veux le croire, la compassion naturelle en face de ce que beaucoup qualifient aujourd’hui de crimes de guerre qui se commettent à Gaza, mais qui n’enlève rien à l’horreur des ‘actes terroristes’ du 7 octobre, qui ne se discute pas », a-t-il ajouté, en envisageant de déposer plainte contre M. Darmanin pour diffamation ou injure publique.
Selon lui, « nous assistons une fois de plus à une instrumentalisation intolérable de Karim Benzema et de la +figure symbolique+ qu’on se plait à lui attribuer ».
Interrogé par l’AFP sur une éventuelle saisie de la justice par le ministre, son entourage a répondu que les « prises de position » du joueur « ne relevaient pas de poursuites judiciaires ». « Mais, a-t-on ajouté, elles constituent un signal particulièrement flou de la part d’un sportif bénéficiant d’une telle audience ».
« Depuis plusieurs années, nous constatons une lente dérive des prises de position de Karim Benzema vers un ‘islam dur’, rigoriste, caractéristique de l’idéologie frériste consistant à diffuser les normes islamiques dans différents espaces de la société, notamment dans le sport », a-t-on poursuivi dans l’entourage du ministre.
On a cité le refus du joueur de chanter la Marseillaise lors de sélections en équipe de France, son « prosélytisme sur les réseaux sociaux autour du culte musulman, comme le jeûne, la prière, le pèlerinage à la Mecque » ou son « soutien à la publication du combattant Russe de MMA Khabib Nurmagomedov, véritable ‘appel à la haine’ à la suite de la publication de caricatures du prophète Mohammad dans la presse française ».
Né à Lyon, Karim Benzema, âgé de 35 ans, est considéré comme l’un des meilleurs attaquants de sa génération. Il a rejoint le club saoudien Al-Ittihad.
L’opération Déluge d’Al-Aqsa, menee par le Hamas le 7 octobre, a fait plus de 1.400 morts dans les rangs des colons et des soldats israéliens. Le Hamas a par ailleurs enlevé près de 200 colons et soldats de l’occupation pour les échanger avec les milliers d’enfants, femmes et hommes palestiniens incarcérés dans les geôles de l’occupation.
L’armée d’occupation israélienne s’est alors vengé de la population civile à Gaza. Au moins 3.478 Palestiniens, dont plus de 1000 enfants, sont tombés en martyre suite aux frappes israéliennes contre les quartiers résidentiels, les ambulances et les hôpitaux.