10 jours après l’assaut, l’armée d’occupation israélienne s’est retirée ce vendredi 24 novembre du complexe médical al-Shifa (al-Chifa) dans la bande de Gaza après avoir détruit certaines parties mais sans avoir montré le quartier général du commandement militaire du Hamas, comme l’affirmait son porte-parole Dainel Hageri.
Selon les médias, avant de se retirer, les forces d’occupation ont fait exploser certaines installations hospitalières, notamment les générateurs électriques, les pompes à oxygène et les appareils à rayons X. Ils ont également mené des bombardements dans certains départements et bâtiments du plus grand hôpital de la bande de Gaza.
Une source médicale a déclaré qu’environ 180 patients et 7 membres de l’équipe médicale sont toujours présents dans l’hôpital. Elle a expliqué que les malades et les blessés ne peuvent pas bouger en raison de graves fractures et doivent être transportés dans des ambulances privées.
La source a indiqué qu’environ 19 blessés et malades risquent de perdre la vie en raison de la gravité de leur état de santé.
« Les blessés et les équipes médicales de l’hôpital al-Shifa ne disposent ni de nourriture ni d’eau en quantité suffisante », a indiqué la source d’al-Jazeera, appelant les autorités compétentes à travailler rapidement pour les faire sortir de l’hôpital le plus rapidement possible.
De son côté, l’armée d’occupation israélienne a déclaré avoir « détruit un réseau de tunnels qu’elle a découvert dans le sous-sol du complexe médical avant l’entrée en vigueur de la trêve temporaire ». Elle a signalé que c’est la 36ème Division et l’Unité Yahalom – spécialisée dans la détection des tunnels qui a travaillé ces derniers jours sous le complexe al-Shifa pour découvrir le réseau de tunnels ».
Ls tunnels détruits loin des yeux des médias
Des militants se sont toutefois demandés pourquoi l’armée d’occupation a détruit ces tunnels dont elle prétendait l’existence en catimini, et n’a pas laissé les médias les filmer de manière indépendante sans sa présence. Ce qui aurait pu confirmer ou infirmer les allégations de leur existence.
Depuis la prise de l’hôpital, le 14 novembre dernier, l’armée israélienne a ordonné son évacuation, obligeant les malades, les blessés et ses équipes médicales à partir à pieds. Au premier jour des raids israéliens sur l’hôpital, 2 300 patients, blessés, soignants et déplacés s’y trouvaient selon l’ONU.
Le dernier convoi en date avait quitté al-Chifa avec » 73 malades et blessés graves, 18 patients dialysés, 26 patients hémi- ou paraplégiques, huit malades chroniques, deux en besoin urgent de soins et 19 patients en fauteuil roulant « , a précisé l’OMS.
Au cours des derniers jours, elle a mené de vastes opérations de ratissage et de fouille à l’intérieur des départements et des bâtiments de l’hôpital, de son jardin et de son parking, causant la mort d’un certain nombre de personnes déplacées et blessées à l’intérieur, selon le ministère palestinien de la Santé à Gaza.
Jeudi, elle a arrêté son directeur D. Mohamad Abou Salmiya et d’autres membres de ses équipes médicales.
Les révélations de Barak
Dans une interview à la chaîne américaine CNN lundi, l’ancien Premier ministre Ehud Barak a affirmé que les tunnels et les bunkers souterrains sous l’hôpital al-Shifa de Gaza avaient été construits par Israël.
« Les bunkers sous l’hôpital al-Shifa ont été construits par des entrepreneurs israéliens dans le but de fournir et d’exploiter plus d’espace pour l’hôpital, alors qu’Israël gérait l’endroit il y a plusieurs décennies », a-t-il affirmé, tandis que les dirigeants israéliens accusaient le Hamas d’avoir construit ce tunnel.
Depuis qu’il a tenu ces propos, il est sous le feu des critiques, accusé de ruiner les efforts de diplomatie par la communication d’Israël.
Lors de l’assaut, Israël a affiché quelques armes, munitions, vêtements et autres pour étayer ses accusations que l’hôpital est un centre de commandement du Hamas. Mais, des journalistes de la BBC et de la Fox News ont découvert que les soldats israéliens avaient manipulé une scène qui aurait été une cache d’armes. Ce qui explique pour certains observateurs pourquoi l’armée israélienne s’est abstenu d’inviter les journalistes.
Source: Divers