Ce qui se déroule à Gaza n’a rien de neuf pour le monde qui a vu le colonialisme, la dépossession de terres et le génocide plus d’une fois. Il en a été ainsi pour les noirs, pour les aborigènes d’Australie et pour plus d’une nation. Les méthodes ont quasi toujours été les mêmes: déposséder par une voie ou une autre un groupe de population de ses biens pour mieux s’emparer de ses richesses.
Il s’agit d’un système généralisé dans lequel des puissances s’entre-aident et créent des lois qui ne leur profitent qu’à elles; pour maintenir leur survie; au détriment des autres.
Les sociétés occidentales sont cruelles. On voit la cruauté dans les écoles, dans les universités et dans le travail. C’est la loi du plus fort et du plus mâlin; de celui qui s’est crée le plus de réseaux possibles. Il y a certainement en dessous une certaine misère affective et morale qui permet à des sociétés entières de fonctionner comme cela; de manière égocentrée.
Il va sans dire que la population noire a souffert bien plus que la population blanche tout au long de l’histoire de l’humanité. C’est donc normal que parmi les jeunes noirs, il y a des voix qui se soient élevées pour un renversement de la situation. Parmi ces voix; celle de Kémi Séba.
M.Kémi Séba, la principale figure de l’anti-colonialisme en Afrique a donné un entretien à Presstv concernant les atrocités qui sont commises par ‘Israël’ et depuis plusieurs semaines à Gaza. Nous avons repris les termes de cet entretien.
Réagissant aux développements survenus depuis le 7 octobre, Kémi Séba remonte aux origines du colonialisme et indique qu’il pense que nous ne sommes pas encore sûrs d’en finir d’avec cette horreur. Il cite comme exemples le cas de l’Australie et des aborigènes qui n’ont jamais eu une reconnaissance des atrocités subies par la loi australienne et qui ont été aussi dépossédés de leurs terres tout comme les Palestiniens.
Il rappelle aussi que cela a été le cas pour les mauritaniens à un moment donné de l’histoire de ce pays.
Il note néanmoins que la date du 7 octobre ; c’est à dire celle de l’agression israélienne de la Palestine est très importante et qu’elle est à retenir car selon lui ; cet événement a permis une fois de plus aux forces oligarchiques de s’unir et au lobby sioniste, le plus influent des lobbies en Occident d’entrer en action.
En conséquence, les événements de ces dernières semaines ont attisé la colère des populations qui en avaient marre de voir le colonialisme s’opérer sans qu’elles puissent réagir. Elles ont ressenti la nécessité voire le devoir de s’unir pour condamner ces crimes contre l’humanité pour qu’ils cessent une fois pour toutes.
Kémi Séba a exprimé le regret que le sujet n’ait pas touché plus de personnes à travers le monde et il a rappelé une fois de plus que le crime contre l’humanité est polymorphe et global et que la condamnation doit par conséquent être globale.
Séba a souligné qu’il fallait rester impartial et ne pas condamner plus ou moins un crime suivant là où il survient.
Pour lui, la condamnation est sans retour pour des cas comme la Palestine, car il s’agit de situations dramatiques.
Concernant la Palestine, Kémi Séba a expliqué que le conflit qui remonte aux années 1970 a permis de polariser les forces entre ceux qui se prétendent être des démocrates mais qui en réalité sont les alliés du colonialisme ; soulignant que l’on banalise malheureusement aujourd’hui beaucoup trop souvent le colonialisme.
Concernant l’apartheid, il a voulu donner un exemple simple pour l’expliquer en disant qu’il y a deux types de séparation. La séparation aux termes d’un accord où les parties estiment comme dans un couple qu’elles ne s’entendent pas et donc chacune vit de son côté, sans une quelconque oppression et une autre forme de séparation qui se fait avec force, domination, discrimination et sentiment de supériorité.
Il a rappelé aussi la dimension de la dépossession des biens en rappelant que les Israéliens ont volé les terres des Palestiniens qu’ils discriminent. Il a dit à ce titre que les Palestiniens sont dépossédés de leurs terres, tout comme l’ont été par exemple les aborigènes ou encore les Mauritaniens.
Source: Avec PressTV