Au 82eme jour de la guerre israélienne contre la bande de Gaza, les tueries israéliennes contre la population palestinienne doublent d’intensité.
16 massacres ont été recensés durant les 24 dernières heures par le ministère de la Santé de Gaza qui a fait état de 195 martyrs et 325 blessés.
Le nouveau bilan depuis le 7 octobre a atteint les 21.110 martyrs et les 55.243 blessés, a-t-il précisé ce mercredi.
Le mardi 26 décembre, 25 massacres avaient été perpétrés selon le ministère qui avait rendu compte de 20.674 martyrs.
Les médias rapportent un massacre perpétré à proximité de l’hôpital Al-Amal du Croissant rouge, dans la ville de Khan Younes au sud, et il est question d’au moins 21 martyrs.
Le Croissant rouge palestinien a rendu compte de tirs de drones israéliens à quelques mètres de l’hôpital et du bombardement d’un bâtiment résidentiel. Les images parvenues de la scene du massacre montrent les cadavres des Palestiniens jonchant les rues. Le pilonnage israélien a eu lieu a une heure de pointe, selon le correspondant de la chaine qatarie al-Jazeera.
Les médias palestiniens ont aussi fait état de raids israéliens sur Shouja’iya et Jabalia et sur une école d’hébergement dans les camps al-Breij et al-Maghazi.
Un bain de sang
L’Organisation mondiale de la Santé a réitéré ce mercredi « qu’il n’y a aucun endroit en sécurité » dans la bande de Gaza.
Son coordinateur des équipes d’urgences médicales Sean Casey qui était en mission au centre de l’enclave a décrit « du sang partout dans les hôpitaux », déplorant « un bain de sang… une tuerie… une scène atroce » après une visite dans l’hôpital al-Aqsa à Deir al-Balah. Il a rendu compte de scènes très similaires dans les services d’urgence dans les deux hôpitaux qu’il avait visités auparavant au sud de la ville de Gaza, à savoir l’hôpital Européen et le complexe médical Nasser.
Il a déclaré qu’à travers Gaza en ce moment, la capacité de santé est d’environ 20% de ce qu’elle était il y a environ 80 jours, soulignant que presque tous les services ont cessé de fonctionner, soit parce que les installations elles-mêmes ont été endommagées, soit parce que les employés ont dû fuir, ou parce que les ressources énergétiques étaient épuisées, ou parce que les fournitures médicales manquaient, ou parce que les employés ne pouvaient plus accéder aux hôpitaux.
Il a indiqué que de nombreux hôpitaux à travers Gaza souffrent de pénurie de fournitures alors qu’ils sont surpeuplés de personnes malades et blessées.
Selon lui, toutes les personnes atteintes de maladies non transmissibles-telles que les patients atteints de cancer, de diabète, de maladies cardiaques et d’autres – sont actuellement incapables d’accéder aux services dans la plupart des régions de la bande de Gaza.
Difficultés de ravitaillement
Casey a également souligné les difficultés logistiques rencontrées par le nombre limité de camions de ravitaillement passant par le point de passage de Rafah, car ils doivent coordonner avec les parties en conflit pour s’assurer que les routes sont aussi sûres que possible à traverser.
Il a expliqué que parfois ces routes changent et qu’ils doivent traverser des zones surpeuplées, avec environ deux millions de personnes déplacées, et à Rafah, « cela peut parfois prendre une demi-heure pour parcourir un kilomètre en raison du grand nombre de personnes dans les rues ».
Les routes sont pleines de gravats, il y a des fils cassés, des lignes électriques et des poteaux abattus, ils doivent passer des points de contrôle, suivre les mesures de sécurité et faire face aux conditions routières, des pneus crevés à cause de la marche sur les décombres et des barres d’armature exposées après la destruction des maisons à la suite des bombardements israéliens, a-t-il aussi expliqué.
Des enfants qui meurent inutilement
Le lundi 25 décembre, il avait livré un témoignage poignant depuis l’hôpital Al-Aqsa à Gaza : « Je viens de quitter la salle de réanimation où un enfant de 9 ans qui s’appelait Ahmed était traité uniquement par sédation pour soulager ses douleurs pendant qu’il mourait. »
Le médecin se filme en marchant dans les couloirs débordés de l’hôpital et peine à contenir son émotion : « Nous voyons des enfants comme Ahmed mourir inutilement à cause des bombardements et des combats et parce que le système de soins n’a pas la capacité de gérer ce type de cas complexes au milieu des centaines, des milliers de cas qui franchissent ces portes devant moi tous les jours. »
Et Casey de réclamer avec insistance un cessez-le-feu immédiat.
(Source des images de la bande de Gaza du site Arabs48)
Source: Divers