le quotidien israélien Yediot Ahronoth a révélé que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a critiqué l’armée israélienne lors d’une réunion du cabinet de guerre, lui reprochant la lenteur de ses avancées dans la bande de Gaza pour réaliser les objectifs de la guerre. Il a aussi protesté contre sa décision de retirer certaines brigades combattantes de l’enclave.
Selon d’autres médias, rapporte le site de la chaine qatarie al-Jazeera, il l’a de meme sommée de préparer un plan destiné à écraser le Hamas à Rafah et à évacuer les Palestiniens.
Selon les médias israéliens, citant le Bureau du Premier ministre, Netanyahu a déclaré que « les objectifs de la guerre ne peuvent être réalisés à Gaza tout en maintenant 4 brigades du Hamas à Rafah ».
Des responsables des renseignements américains ont informé des membres du Congrès cette semaine qu’Israël n’est pas près d’éliminer le Hamas. Estimant qu’il s’agit « d’un objectif irréel ». Selon le New York Times, Ils ont refusé de fournir des estimations sur le chiffre des résistants palestiniens du Hamas qui ont été tués car« elles ne sont pas précises ».
Rafah risque le pire
Selon l’analyste palestinien D. Moustafa Barghouti, Netanyahu a dès le début de la guerre contre la bande de Gaza évoqué le transfert ethnique de la population de Gaza vers l’Egypte et il semble l’envisager de nouveau. Il commentait les déclarations sur l’évacuation de Rafah pour laquelle il dit craindre le pire.
« Il considère que tant que le peuple palestinien restera dans la bande de Gaza, le Hamas et la résisance y persisteront », a-t-il indiqué lors d’une interview avec la chaine qatarie al-Jazeera.
Barghouti estime que les positions occidentales notamment celle des USA qui déclarent qu’ils refusent le transfert des Palestiniens ne sont pas sérieuses, car elles devraient dans ce cas être escortées de pressions et d’aller au Conseil de sécurité pour imposer un cessez-le-feu. Ce qui n’a pas eu lieu.
Il estime que les déclarations du président américain Joe Biden visent essentiellement l’opinion publique américaine, d’autant qu’il craint perdre les prochaines élections présidentielles, une partie de son électorat ayant exprimé sont refus de lui voter, sur fond de ses positions pro israéliennes.
Netanyahu s’en va vers davantage d’escalade, prévoit M. Barghouti selon lequel « le plus grand danger serait qu’il perpètre des bombardements d’une criminalité sans précédent sur Rafah pour obliger l’Égypte d’accepter d’accueillir les Gazaouis ». Alors qu’elle affiche toujours refuser une telle option.
Le Premier ministre israélien joue avec le feu, il risque la prison et il espère l’éviter en remportant une victoire écrasante dans la bande de Gaza et il est prêt a tout pour cela, selon l’analyste palestinien de Cisjordanie.
Un tournant dévastateur
L’Unicef a mis en garde contre les séquelles de l’escalade des combats dans la ville de Rafah qui compte 1,4 millions d’habitants, avertissant qu’elle engendrera « une tournant dévastateur dans la guerre qui pourrait coûter la vie à des milliers de personnes ».
600.000 Palestiniens ont été déplacés des autres régions de l’enclave vers cette ville de 55 km2, située non loin de la frontière avec l’Egypte, à la demande de l’occupation israélienne qui avait donné des assurances qu’elle serait sécurisée. Sa densité actuelle est de 27 mille habitants par km2.
Selon les correspondants sur place, les gens ont dressé des tentes sur les trottoirs de cette ville pour s’y installer. Ils vivent dans une situation lamentable. Il suffit qu’un seul missile s’abatte sur cette ville pour causer des milliers de martyrs.
13 massacres en 24 heures
Ces derniers jours, Rafah est le théâtre d’une intensification des frappes israéliennes meurtrières. A l’aube de ce vendredi, les avions israéliens y ont bombardé deux maisons sur la tête de leurs habitants, tuant 8 Palestiniens, dont des femmes et des enfants.
Durant les 24 dernières heures, l’armée israélienne a perpétré 13 massacres au cours desquels elle a tué 107 Palestiniens et blessé 142 autres. Ce qui porte le bilan depuis le 7 octobre à 27.947 martyrs et 67.459 blessés. Sans oublier les 10 mille disparus sous les décombres des maisons et batiments.
Selon des correspondants dans la bande de Gaza, ce vendredi, 21 Palestiniens ont succombé dans un raid israélien sur les périphéries de l’hôpital Nasser à Khan Younes.
De même, il est question que 8 Palestiniens ont été tués par des snipers israéliens depuis le matin de ce vendredi, selon al-Jazeera. Qui a rendu compte également que 7 déplacés qui avaient été contraints de quitter deux écoles à Khan Younes sont tombés en martyrs.
Deux autres massacres ont été perpétrés à Deir al-Balah et al-Zawayda, au centre de l’enclave, tuant 15 Palestiniens, la majorité étant des enfants.
10 enfants par jour sont amputés
La présidente de la Commission des droits de l’enfant des Nations Unies Anne Skilton a déclaré qu’il n’y a aucun enfant dans la bande de Gaza qui puisse échapper à « la peur, la souffrance ou la faim »
« Certains enfants ont perdu la vie, d’autres ont perdu les membres, leurs parents, leur frères et sœurs ou leurs amis », a-t-elle déploré.
Selon elle, chaque jour, 10 enfants en moyenne sont amputés d’une ou de deux jambes depuis l’offensive israélienne.
Selon l’Unicef, Gaza est en proie à la pire situation de sous-alimentation des enfants, comme jamais au monde.
Source: Divers