Un analyste israélien a déclaré que l’opération Déluge d’al-Aqsa, réalisée par le Hamas, dans l’enveloppe de Gaza, le 7 octobre dernier, changera radicalement le paysage israélien pour de nombreuses générations, et changera la doctrine de sécurité israélienne et l’armée, ainsi que sa vision des perspectives de paix.
Herb Keinon, rédacteur en chef et analyste politique du journal hébreu The Jerusalem Post, estime que l’une des leçons les plus marquantes tirées des événements du 7 octobre est que sans attendre les résultats d’une commission d’enquête gouvernementale, il en ressort qu’il lui faut une armée plus nombreuse, « une armée beaucoup plus nombreuse ».
« Après 75 ans et de nombreuses guerres, on pensait que l’État juif ne pouvait pas être vaincu et qu’Israël avait atteint un niveau de dissuasion suffisant pour empêcher tout acteur – même un acteur non étatique – de commettre des actes insensés parce qu’il savait qu’il serait touché en retour, et qu’il serait écrasé voire même brûlé et qu’il était possible de se contenter d’une petite armée, super intelligente de point de vue technologique, équipée de cloches, de sifflets, de capteurs et de clôtures très sensibles », a-t-il poursuivi.
Et d’ajouter : « Mais le 7 octobre, les plus de trois mille combattants du Hamas qui ont envahi Israël ont prouvé que tout cela n’était qu’une illusion. En quelques minutes, toutes les cloches et tous les sifflets et capteurs de haute technologie ont été neutralisés ».
« Le 7 octobre, Israël a découvert qu’il avait besoin de soldats pour combattre l’ennemi (Hamas), et qu’à ce moment-là, il n’en avait pas assez. Les membres du Hamas ont donc pris d’assaut les kibboutzim, les colonies et même les bases militaires qui ne disposaient pas de suffisamment de soldats pour les défendre », a-t-il souligné estimant que pour éviter que cela ne se reproduise, « l’armée israélienne a besoin de soldats – et en grand nombre ».
Révélant que le 7 octobre, il y avait quatre bataillons dans la division de Gaza qui protège cette frontière, et deux bataillons et demi sur la frontière nord face au Hezbollah, il estime que ces chiffres ne sont pas suffisants et doivent être considérablement augmentés et il y a un besoin urgent de davantage de soldats.
« Ils ne peuvent pas retirer les 24 bataillons actuellement en Cisjordanie parce que les colons là-bas ont également besoin de sécurité », a-t-il aussi souligné.
Il a déclaré : « Le dilemme auquel l’armée est confrontée aujourd’hui est de savoir où trouver davantage de soldats, notant que l’armée, qui a besoin d’une solution rapide, a présenté sa propre solution au début du mois, en plus du fardeau déjà supporté par les militaires israéliens. Les soldats, qu’ils soient réguliers ou réservistes, ont proposé de prolonger la période régulière de service, d’ajouter chaque année plus de jours de service pour les réservistes et de les obliger à servir jusqu’à l’âge de 45 ans, au lieu de 42 ans ou même plus ».
Selon lui, l’autre idée est d’élargir le cercle des recrues. Elle avait été présentée à nouveau devant la Haute Cour de Justice de l’occupation, lundi 26 fevrier, lorsqu’un panel de trois juges a entendu une requête contre la décision du gouvernement de ne pas recruter d’élèves dans les écoles religieuses.
Source: Média