« Nous ne resterons pas les bras croisés. L’invasion de Rafah sera un piège mortel pour nos fils », ont menacé des centaines de familles de soldats de l’armée d’occupation israélienne, face au ministre de la Sécurité israélienne et au cabinet de guerre de Netanyahu qui insiste sur la poursuite de l’opération militaire à Rafah, présentée comme nécessaire pour obtenir une victoire complète et comme étant le dernier bastion du Hamas.
Cette version n’a pas convaincu des centaines de soldats de l’occupation et leurs familles. Les familles des soldats ont envoyé une lettre au ministre de la Défense, Yoav Galant, et au chef d’état-major, Herzi Halevy, déclarant que l’attaque contre la ville de Rafah « est une catastrophe et n’est que de l’insouciance ».
La lettre a été signée par les familles de plus de 900 soldats israéliens déployés dans la bande de Gaza, exhortant « l’armée à annuler l’attaque sur Rafah, la qualifiant de piège mortel pour leurs enfants ».
La lettre, envoyée le 2 mai et publiée par le journal britannique The Guardian, a expliqué : « Il est clair pour quiconque fait preuve de bon sens qu’après des mois d’avertissements et d’annonces concernant l’incursion à Rafah, les forces de l’autre côté se préparent pour frapper nos forces ».
La lettre, adressée à Gallant et Halevy, a ajouté : « Nos fils (soldats) sont épuisés physiquement et mentalement. Et maintenant, vous avez l’intention de les envoyer dans cette situation dangereuse. Cela semble tout simplement imprudent ».
La lettre a été initialement signée par les familles d’environ 600 soldats, mais ces derniers jours, elle a été signée par les familles de 300 autres soldats.
La mère d’un officier israélien a parlé de l’opération militaire à Rafah et a déclaré : « Mon fils m’a envoyé un message via WhatsApp il y a quelques minutes, il m’a dit qu’ils étaient en route pour Rafah ». Elle a commenté : « Je suis terrifiée. Nous ne sommes pas contre la mission de combattre le Hamas, mais entrer dans Rafah ne justifie pas cette mission. »
Tout autant la mère d’un soldat israélien, issu des forces spéciales déployées à Gaza, a qualifié Rafah de piège mortel, ajoutant : « Le Hamas a eu beaucoup de temps pour préparer le lieu pour tuer nos soldats ».
A noter que les craintes des familles des soldats d’occupation se sont également concrétisées lorsque le Hamas a réussi rapidement à réimposer son autorité sur les zones d’où l’armée israélienne s’était retirée, selon la mère du soldat israélien, qui a déclaré : « Au cours des premiers mois de la guerre, nous avons soutenu l’ensemble de l’opération, et nous n’avons pas eu d’autre choix que de combattre et de nous débarrasser du Hamas à Gaza, mais ces derniers mois, nous avons réalisé qu’il n’y avait pas de plan clair ».
L’absence d’objectifs stratégiques pour l’invasion de Rafah, ainsi que pour les opérations qui ont eu lieu dans d’autres zones de la bande de Gaza, s’accompagne du fait que l’armée » israélienne a appelé environ 360 000 soldats de réserve à s’enrôler dans la bataille contre le Hamas, alors que régne l’ambiguïté quant au nombre de soldats israéliens stationnés à Gaza ».
Le problème ne se limite pas au refus des familles des soldats d’envahir Rafah. Auparavant, la Douzième chaîne israélienne avait révélé que 30 officiers et soldats des forces de réserve de l’armée d’occupation refusaient l’ordre de se préparer à une opération militaire dans la ville de Rafah, en raison de leur incapacité à poursuivre les combats dans la bande de Gaza, après environ 7 mois de combat.
Source: Médias