Un nombre croissant de démocrates au Congrès américain ont rejeté, le vendredi 24 mai, les pressions visant à soutenir l’invitation du président de la Chambre, Mike Johnson, au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu afin de prendre la parole lors d’une session conjointe du Congrès – alors même que son gouvernement est accusé de génocide et que la Cour pénale internationale a ordonné son arrestation pour crimes contre l’humanité à Gaza.
L’opposition à l’appel de Johnson (Républicain de Louisiane) s’est accrue après l’annonce par le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, des mandats d’arrêt contre Netanyahu et le ministre de la défense Yoav Galant. La Cour internationale de Justice a également sommé ‘Israël’ de mettre fin immédiatement à son attaque contre Rafah.
« Je pense que c’est un moment étrange pour inviter Netanyahu », a déclaré le représentant Scott Peters (Démocrate de Californie). « C’est une décision qui divise vraiment. »
« Je ne pense pas que ce soit le moment », a déclaré le représentant Dan Kildee (Démocrate du Michigan). « Ne compliquons pas une situation déjà compliquée. »
Jim Himes (Démocrate-Connecticut), membre de la commission du renseignement de la Chambre des représentants, a souligné que Netanyahu « devrait se concentrer sur la libération des otages, et non sur les législateurs ».
Quant à savoir si le chef de file démocrate au Sénat, Chuck Schumer, signerait l’invitation, l’ancienne présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi (Démocrate de Californie) a simplement répondu : « Non ».
Pelosi, Himes et Peters faisaient partie des 173 députés démocrates qui ont voté, le mois dernier, en faveur de l’envoi d’une nouvelle aide militaire américaine de 26 milliards de dollars à Israël, en plus des près de 4 milliards de dollars qu’Israël reçoit déjà de Washington chaque année.
De leur côté, les progressistes du Congrès ont exprimé leur opposition au discours de Netanyahu depuis plusieurs jours, le sénateur Bernie Sanders (indépendant du Vermont) – qui participe à un caucus avec les démocrates – a indiqué mercredi qu’il boycottera tout discours du Premier ministre israélien, qualifiant l’invitation de « mauvaise idée ».
Sanders a ajouté : « 5 % de la population a désormais été tuée ou blessée. 60% d’entre eux sont des femmes et des enfants. Environ 200 000 logements ont été complètement détruits. Chaque université de Gaza a été bombardée. Il y a maintenant une famine imminente. »
Il a déclaré : « Alors pourquoi inviteriez-vous quelqu’un qui a commis des choses aussi horribles envers le peuple palestinien ? Je pense que c’est une très mauvaise idée ».
Pour sa part, le représentant Mark Pocan (Démocrate du Wisconsin) a déclaré plus tôt cette semaine que « si Netanyahu vient s’adresser au Congrès, je serai très heureux de montrer à la CPI le chemin jusqu’à la Chambre pour délivrer ce mandat d’arrêt ».
If Netanyahu comes to address Congress, I would be more than glad to show the ICC the way to the House floor to issue that warrant.
Ditto for Hamas leader.
Ceasefire. No offensive weapons. Food, water & medicine must get through. https://t.co/AAXTtoB5Gl
— Mark Pocan (@MarkPocan) May 20, 2024