Alors que le Hezbollah et l’entité sioniste se disent prêts à une guerre de grande envergure, la Résistance islamique a réalisé une opération en Galilée occidentale, considérée comme « la plus importante » depuis le lancement des hostilités le 8 octobre.
Une offensive terrestre sur le sud du Liban
Selon la Société de radiodiffusion publique israélienne, le gouvernement israélien restreint envisage de transformer le Liban en « principal champ de guerre », en y menant une offensive terrestre de sorte que la bande de Gaza devienne « un champ de guerre secondaire ».
Et l’armée israélienne attend une décision dans ce sens de la part du cabinet de guerre. Ce dernier a déjà autorisé la convocation de 50 mille militaires supplémentaires pour se préparer à une escalade au nord, a rapporté la radio militaire israélienne.
La chaine de télévision israélienne Channel 14 a pour sa part, indiqué que les estimations israéliennes avancent qu’une guerre avec le Hezbollah pourrait éclater dans les prochaines semaines.
« L’institution sécuritaire et le haut-commandement de l’armée estiment qu’une décision devrait être prise pour changer la réalité devenue insupportable dans les régions frontalières au nord d’Israël », en allusion à la Palestine occupée, a commenté la Société de radiodiffusion.
Et de poursuivre : « Cela signifie que le front nord deviendra le champ de bataille principal, tandis que la bande de Gaza deviendra un champ de bataille secondaire, à l’heure où 124 otages (captifs israéliens) sont toujours détenus par le Hamas, vivants ou morts. »
Il est question selon cet organisme étatique de « se préparer à une guerre de grande envergure qui comprenne une opération terrestre pour nettoyer la région de l’autre côté de la frontière », en allusion aux combattants de la Résistance islamique et aux armes du Hezbollah.
« Cette activité pourrait nous coûter la vie de soldats, mais sans un mouvement massif à la frontière libanaise, des dizaines de milliers d’habitants évacués (en octobre dernier) ne pourront pas regagner leurs foyers » toujours selon la société de radiodiffusion.
Cette dernière a précisé que « les responsables de la sécurité ne fixent pas de dates nécessaires pour ce processus, mais l’une des principales considérations pour fixer le calendrier est l’ouverture de la prochaine année scolaire au début du mois de septembre prochain ».
« Prêts à une action forte »
Dans ce contexte, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré pour Channel 12 : « Quiconque croit pouvoir nous faire du mal et que nous allons rester les bras croisés commet une grave erreur. Nous sommes prêts à réaliser une action forte dans le nord. D’une façon ou d’une autre, nous ramenderons la sécurité au nord ».
Même son de cloche de la part du chef d’état-major, Herzi Halevi selon lequel « Israël s’approche du point où une décision doit être prise dans le nord, et l’armée est prête et disposée à attaquer. »
Il a indiqué que « le Hezbollah a intensifié la férocité de ses attaques contre Israël ces derniers jours et l’armée est prête à passer de la défense à l’attaque ».
Mardi, dans une interview avec al-Jazeera, cheikh Naim Qassem, le numéro deux du Hezbollah avait assuré que son parti est prêt à mener une guerre avec Israël s’il veut en déclencher une.
« Tout extension israélienne de la guerre sera confrontée aux dévastations, aux destructions et au déplacement », a-t-il affirmé pour la chaine qatarie.
Incendie contre incendies
Ces derniers jours ont été marqués par des incendies de part et d’autre de la frontière.
Depuis le début de la guerre, l’armée d’occupation israélienne n’a eu de cesse de larguer des bombes au phosphore blanc sur localités et les régions sud-libanaises. Causant des incendies.
Selon Human Rights Watch, 17 localités libanaises ont été bombardées au moyen de ces bombes incendiaires. Dans 5 d’entre elles, des munitions ont été explosées dans l’air au-dessus des zones résidentielles, contrairement au droit international. 25 habitants, tous des civils, ont été hospitalisés durant les premiers mois de la guerre.
Le phosphore blanc – selon une déclaration de l’organisation internationale des droits de l’homme – est une substance chimique utilisée dans les obus d’artillerie, les bombes et les missiles. Il s’enflamme lorsqu’il est exposé à l’oxygène et ses effets incendiaires provoquent la mort ou des blessures graves qui entraînent des souffrances permanentes.
Mais ces derniers jours, le Hezbollah a riposté, imposant une nouvelle équation, « Incendie contre incendie ». Les images de feux (ci-dessus) qui ont éclaté dans la colonie de Kiryat Shmona sont impressionnantes. Mais l’on ne sait toujours pas comment la Résistance a provoqué ces incendies au cours desquels il y aurait eu 16 blessés, dont 7 militaires israéliens.
L’opération la plus importante
Mardi, la Résistance islamique avait réalisé 10 opérations contre des positions militaires israéliennes frontalières et dans le Golan syrien occupé.
Ce mercredi, elle en a effectué jusqu’à l’écriture de cet article 6.
La plus importante est celle qui a été réalisée pour la première fois contre la base Hurfesh de rassemblement des forces militaires, en Galilée occidentale
Il est question que 2 militaires israéliens ont été tués et 24 autres ont été blessés, selon les médias israéliens qui ont fait état de difficultés pour les évacuer. Certains sont dans un état très grave.
Assurant que l’attaque a été réalisée au moyen de drones et de projectiles, ces médias ont indiqué que lorsque les équipes de secours sont arrivées sur les lieux, une seconde frappe les a visés. 3 hélicoptères ont été dépêchés pour transporter les militaires.
Les médias israéliens ont évoqué que l’attaque a réussi son tir sans sirène d’alerte car la résistance avait visé auparavant le système radar de l’armée et les batteries du Dôme de fer.
Et de conclure : « cette attaque a bien été planifiée et complétée par le Hezbollah. Ce n’est pas une attaque aléatoire ». Elle est qualifiée comme « l’opération la plus importante au nord depuis le début de la guerre »
Pas de Hurfesh dans les communiqués
Dans les communiqués de la Résistance islamique, le nom de cette base n’est pas encore mentionné.
Elle a évoqué dans l’un d’entre eux une opération réalisée au moyen d’un essaim de drones d’assaut (suicide) contre un attroupement récemment établi au sud de la colonie al-Kosh. « En soutien à Gaza ». Elle ne se trouve pas en Galilée occidentale
Depuis le 8 octobre, la résistance libanaise a réalisé 2.033 opérations contre 110 positions israéliennes, selon le recensement d’al-Manar.
Le coût sera dure. Hezbollah apprend
En allusion sans doute à l’éventualité d’une offensive israélienne terrestre contre le Liban, l’ex-commandant de la Brigade de Hermon dans l’armée d’occupation le colonel de réserve Kobi Marom a averti que « le coût d’une guerre globale avec le Liban sera très dure ».
« Le Hezbollah apprend. Après 8 mois de combats, il s’avère qu’Israël se trouve dans un imbroglio stratégique », a-t-il déclaré pour le site d’information israélienne Walla.
Selon lui, « Israël essaie d’infliger des frappes au Hezbollah mais il répond avec dureté ».
« Le Hezbollah a mené ces dernières semaines des attaques d’une manière exceptionnellement sophistiquée et utilise des capacités qui nous posent un problème pour les cibler et les intercepter, à savoir les drones, les missiles anti-blindés, les missiles Bourkane et les armes lourdes », a-t-il déclaré.
D’après Marom, « les tirs de l’armée israélienne n’arrivent à changer la donne, et il y a une certaine impasse qui nuit à la dissuasion ».
Résidant au nord de la Palestine occupée, il rapporte « un renoncement presque total et de la négligence » de la part du gouvernement israélien qui « a perdu le nord ». Et le colonel de réserve de conclure que « les gens sont désespérés et sans perspective ».
Source: Divers