‘Israël’ est responsable de « crimes de guerre contre l’humanité », notamment pour « extermination », a déclaré le mercredi 12 juin une commission d’enquête de l’Onu.
« Les crimes contre l’humanité d’extermination, de meurtre, de persécution fondée sur le genre à l’encontre d’hommes et de garçons palestiniens, de transfert forcé, d’actes de torture et de traitements inhumains et cruels ont été commis » par ‘Israël’, conclut dans un rapport la Commission d’enquête sur les atteintes aux droits humains dans les territoires palestiniens occupés et en ‘Israël’, créée en mai 2021 par le Conseil des droits de l’homme de l’Onu.
« L’incitation directe et publique au génocide est un crime de droit international dès lors qu’elle est perpétrée, même par des personnes n’ayant pas d’autorité directe sur la conduite des hostilités. L’incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence est une violation grave du droit international des droits de l’homme et peut constituer un crime international », a fait observer la commission en référence aux déclarations faites par les responsables israéliens, selon une note qui reprend des extraits du rapport, publiée sur le site de l’Onu.
La commission d’enquête fait état de crimes de guerre, notamment « la famine comme méthode de guerre, le meurtre ou l’homicide volontaire, le fait de diriger intentionnellement des attaques contre des civils et des biens de caractère civil, le transfert forcé, la violence sexuelle, la torture et les traitements inhumains ou cruels, la détention arbitraire et l’atteinte à la dignité de la personne. »
Les enquêteurs indépendants onusiens expliquent que le nombre considérable de victimes civiles à Gaza et la destruction massive de biens et d’infrastructures civils sont le résultat d’une stratégie visant à causer le maximum de dégâts.
Ils fustigent également l’utilisation intentionnelle d’armes lourdes dans des zones densément peuplées, et le « siège total » imposé par Tel Aviv équivalant « à une punition collective à l’encontre de la population civile ».
Le rapport – qui s’appuie sur des entretiens avec des victimes, réalisés à distance et au cours d’une mission en Turquie et en Egypte, et des documents, dont des rapports médico-légaux et des images satellite – fait état, en outre, de « formes spécifiques de violence sexuelle et sexiste », dans le but « d’humilier une communauté dans son ensemble et d’accentuer la subordination d’un peuple occupé ».
« Il est impératif que tous ceux qui ont commis des crimes en soient tenus responsables », a indiqué dans un communiqué la présidente de la commission, la Sud-Africaine Navi Pillay.
« La seule façon de mettre un terme aux cycles récurrents de violence, y compris d’agression et de représailles de la part des deux parties, est de garantir le strict respect du droit international », souligne encore, l’ancienne haut-commissaire aux droits de l’homme, présidente du Tribunal pénal international pour le Rwanda et juge à la Cour pénale internationale.