Un navire marchand a pris feu après avoir été attaqué au large du Yémen, a indiqué jeudi l’agence de sécurité maritime britannique UKMTO, au lendemain d’une autre attaque qui a endommagé un bateau naviguant dans la même zone.
Le navire a été touché par « deux projectiles, provoquant un incendie à bord », a rapporté l’UKMTO, rapporte l’AFP.
D’après la société de sécurité Ambrey, le navire a été touché par un missile dans le golfe d’Aden, au large du sud du Yémen.
« Il est conseillé aux navires marchands de se tenir à l’écart du navire touché et d’interrompre les mouvements de l’équipage sur le pont », a recommandé Ambrey, ajoutant que le navire « correspondait au profil (ciblé généralement) par les Houthis ».
Plus tard, l’UKMTO a également signalé une explosion n’ayant fait ni victimes ni dégâts, à proximité d’un autre navire marchand en mer Rouge, à environ 80 milles nautiques (148 kilomètres) au nord-ouest de Hodeïda.
3 attaques selon Sanaa
Dans la soirée du jeudi, le porte-parole des forces yéménites de Sanaa le général Yahia Saree (Sarii) a revendiqué trois attaques.
Dans un point de presse, il a déclaré que « la première opération, contre le navire Verbena en mer Arabe (Golfe d’Aden) , l’a visé directement ce qui a causé un incendie à bord ».
La deuxième et la troisième ont visé selon lui « les deux navires Seagardian et Athina en mer Rouge ».
Saree a assuré que « Les opérations de soutien ne cesseront que lorsque l’offensive s’arrêtera et le siège contre le peuple palestinien de la bande de Gaza suspendu».
Le Verbena, attaqué 2 fois
Le Verbena, de « propriété ukrainienne et exploité par la Pologne », a été pris pour cible pour la « deuxième fois en 24 heures par un missile balistique anti-navire lancé depuis la zone contrôlée par les Houthis du Yémen dans le golfe d’Aden », a annoncé l’armée américaine ce jeudi 13 juin.
À la suite des tirs de missiles, le navire marchand Verbena battant pavillon des Palaos a signalé « des dégâts et des incendies à bord » et « un marin a été grièvement blessé », selon un communiqué du Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient.
L’Eisenhower s’enfuit
Le vendredi dernier, les forces de Sanaa avaient attaqué le porte-avions américain, Eisenhower, à deux reprises, avec des missiles balistiques et de croisière et des frappes de drones.
Des images satellites publiées par des traqueurs maritimes ont révélé qu’il s’est retiré vers le nord au large de la côte de Yanbu, en Arabie saoudite, se dirigeant vers l’extrême nord de la mer Rouge, à plus de 1 100 kilomètres du Yémen.
Mercredi soir, les forces yéménites de Sanaa ont revendiqué une attaque en mer Rouge « contre un navire qui avait violé l’interdiction imposée aux navires conduisant vers les ports des territoires palestiniens occupés », selon le porte-parole des forces yéménites, le général Yehya Sarii.
Selon l’armée américaine, le navire est de propriété grecque et l’attaque a « provoqué de graves inondations » et des dégâts à bord .
Selon le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom), l’attaque avait été menée par un « navire de surface sans pilote ». Celui-ci avait frappé le M/V Tutor, un navire battant pavillon libérien, « de propriété grecque » et qui avait « accosté récemment en Russie ».
Depuis la guerre génocidaire déclenchée contre la bande de Gaza après l’opération anti israélienne Déluge d’al-Aqsa du Hamas dans l’enveloppe de Gaza, les forces armées de Sanaa ont lancé à partir du mois de novembre 2023 des dizaines d’attaques contre des navires israéliens ou se rendant en Israël, en mer Rouge et dans le golfe d’Aden. Avec l’intervention américano-britannique, elles visent désormais les navires de guerre de ces deux pays.
145 navires ciblés
Dans un discours prononcé ce jeudi et retransmis par la télévision yéménite al-Masirah, le chef de l’organisation Ansarullah, au pouvoir à Sanaa, a assuré que « le nombre de navires ciblés liés aux ennemis israéliens, américains et britanniques s’élève à 145 ».
« Durant cette semaine seulement il y a eu 11 opérations qui ont été réalisées à l’aide de missiles balistiques ailés, un drone et une embarcation militaire », a affirmé sayed Abdel Malek Badreddine al-Houthi.
Il a révélé que plusieurs activités intensives sont réparties tout au long du processus de développement des armes et équipements militaires dont dispose son armée, « tant sur le plan technique que tactique, pour atteindre une plus grande efficacité, vaincre les capacités d’interception et de brouillage de l’ennemi et donner une impulsion aux opérations et au développement de l’information ».
Al-Houthi a ajouté que « la position yéménite a rendu les Américains incapables de protéger le trafic maritime israélien ».
Concernant le réseau d’espionnage découvert par les services de sécurité à Sanaa, le numéro un du Yémen considère que « les Américains ont reçu un coup dur ».
« Toute activité d’espionnage américaine dans un pays arabe ou islamique implique la participation de l’occupation israélienne», a-t-il affirmé.
Il a mis en garde le régime saoudien de s’impliquer contre le Yémen.
« Nous n’avons aucune intention hostile à l’encontre d’aucun pays arabe mais nous avertissons quiconque de compromettre ses intérêts au service d’Israël », a-t-il dit aussi.
Evoquant le front de soutien libanais à Gaza, il l’a qualifié comme étant « le plus avancé et le plus efficace ».
Selon lui « l’occupation israélienne est déroutée concernant le front du Hezbollah » et « les milieux israéliens appréhendent une catastrophe au cas de l’extension de la confrontation avec le Hezbollah ».
S’adressant aux pays arabes « qui comptent réaliser des manœuvres militaires comjointes avec l’entité sioniste », en allusion à la rencontre qui a eu lieu cette semaine à Bahreïn entre le chef d’état-major de l’armée israélienne et ses homologues bahreïni, égyptien, jordanien et saoudien, sayed al-Houthi a conseillé à ces pays arabes de « ne pas devenir de barricade » pour cette entité.
Evoquant la position des pays arabes de la guerre israélienne contre la bande de Gaza, il a déclaré : « Il est honteux que certains agissent pour un motif humanitaire en Amérique, en Europe et en Australie alors que certains pays arabes interdisent ceci ». Il faisait allusion sans doute à l’interdiction de manifester en soutien à Gaza dans certains pays arabes.
Source: Divers