Douze anciens officiels du gouvernement américain qui ont démissionné à cause de la politique de l’administration Biden concernant Gaza ont publié, mardi, une déclaration qualifiant cette politique d’ « échec et de menace pour la sécurité nationale des Etats-Unis ».
« En couvrant diplomatiquement Israël et en lui fournissant continuellement des armes, l’Amérique s’est rendue indéniablement complice des meurtres et de la famine imposée à la population palestinienne assiégée dans la Bande de Gaza », ont-ils affirmé dans une déclaration commune.
« Cette situation est non seulement moralement répréhensible et en violation flagrante du droit humanitaire international et des lois américaines, mais elle a également mis les États-Unis dans le collimateur », ont-ils ajouté.
La déclaration, signée par quatre anciens responsables du Département d’État, un de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), trois de l’armée américaine et quatre membres du personnel politique, adresse à l’administration Biden des propositions de politique relatives à la guerre israélienne contre Gaza.
Les signataires sont les anciens cadres du Département d’État Josh Paul, Annelle Sheline, Stacy Gilbert et Hala Rharrit, l’ancien conseiller politique et membre du personnel politique du Département de l’éducation des États-Unis Tariq Habash, les anciens cadres du Département de l’armée de l’air des États-Unis Mohammed Abu Hashem et Riley Livermore, Anna Del Castillo, ancienne responsable politique au Département américain de l’intérieur, Lily Greenberg Call, ancienne assistante spéciale au Département américain de l’intérieur, Maryam Hassanein, ancien officier de la Defense Intelligence Agency, Harrison Mann, ancien conseiller principal à l’USAID et Alexander Smith, ancien conseiller principal à l’USAID.
« Cette politique intransigeante met en péril la sécurité nationale des États-Unis et la vie de nos militaires et diplomates, comme l’ont déjà montré l’assassinat de trois militaires américains en Jordanie en janvier et l’évacuation des installations diplomatiques au Moyen-Orient, et pose également un risque pour la sécurité des citoyens américains dans leur pays et à l’étranger », ont-ils déclaré.
Accusant la politique de l’administration Biden de menacer les intérêts américains dans toute la région, ils ont déclaré que la crédibilité des États-Unis a été « profondément minée dans le monde entier à un moment où nous en avons le plus besoin, alors que le monde est caractérisé par une nouvelle ère de concurrence stratégique ».
Selon les anciens responsables américains, qui ont qualifié la politique actuelle à l’égard de Gaza d’ « échec », cette politique n’a pas amélioré la sécurité des Israéliens et a renforcé les extrémistes tout en étant dévastatrice pour le peuple palestinien.
« En tant que groupe d’Américains dévoués au service de notre pays, nous insistons sur le fait qu’il y a une autre façon de faire les choses », indique le communiqué, qui décrit les mesures à prendre pour s’assurer qu’un « échec politique catastrophique comme celui-ci ne puisse plus jamais se reproduire ».
Parmi ces mesures figurent l’application des lois américaines Leahy, qui interdisent de fournir une assistance militaire aux forces étrangères impliquées dans des violations des droits de l’homme, et l’utilisation de tous les moyens de pression disponibles pour mettre un terme immédiat au conflit.
La déclaration demande également au gouvernement américain d’assurer le renforcement de l’aide humanitaire à la population de Gaza et la reconstruction du territoire, ainsi que de soutenir l’autodétermination du peuple palestinien.
« Il est urgent de changer les cultures et les structures organisationnelles qui ont permis l’approche actuelle des États-Unis », indique la déclaration.
Et d’ajouter : « Cela inclut le renforcement des mécanismes de contrôle et de responsabilité au sein du pouvoir exécutif, une plus grande transparence concernant les transferts d’armes et les décisions juridiques, la cessation de l’étouffement et de la mise à l’écart des voix critiques, et des changements statutaires par le biais du processus législatif ».
S’adressant à leurs anciens collègues, ils ont ajouté dans leur déclaration : « Nous vous demandons instamment de ne pas vous rendre complices ».