Le Hamas a rejeté mardi les accusations des responsables américains selon lesquelle il refuse le compromis qu’ils ont proposé lors du récent round des négociations sur un cessez-le-feu à Gaza.
Lors d’un point de presse à l’aéroport de Chicago, après s’être exprimé à la convention démocrate, Joe Biden a dit ce mardi que le Hamas était « en train de faire machine arrière » dans les négociations, en jugeant qu’un accord était « toujours possible. »
Ces « allégations trompeuses (…) ne reflètent pas la véritable position du mouvement, qui souhaite parvenir à un accord de cessez-le-feu », a contesté le Hamas dans un communiqué, en dénonçant un » feu vert américain au gouvernement extrémiste sioniste pour qu’il commette davantage de crimes contre les civils ».
Selon le mouvement de résistance palestinien, les propos de Biden « s’inscrivent dans le cadre du parti pris total des USA en faveur de l’occupation sioniste, de son plein partenariat dans l’agression et la guerre d’extermination contre les civils dans la bande de Gaza, et de ses tentatives de liquider notre cause nationale ».
Pour son 9e voyage au Moyen-Orient depuis le 7 octobre, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken avait lui aussi laissé entendre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait « accepté le plan de compromis ». Depuis l’Egypte et avant d’aller au Qatar, il a appelé le Hamas à « faire de même ».
« Les médiateurs au Qatar et en Egypte savent que nous avons agi avec positivité et responsabilité dans tous les rounds des négociations précédentes et que c’est Netanyahu qui entravait constamment la conclusion d’un accord en ajoutant de nouvelles conditions et revendications », a souligné le communiqué du Hamas.
Selon Gadi Eisenkot, l’ex-ministre sans portefeuille du cabinet de Netanyahu, « tous les ministres approuvaient la conclusion d’un accord global pour tous, à l’exception de Netanyahu qui insisté pour un accord de plusieurs phases ».
Une nouvelle proposition différente de celle du mois de mai
Vendredi, lors de nouvelles négociations à Doha entre Israël et les médiateurs américain, qatari et égyptien, Washington avait soumis une proposition de compromis pour une trêve différente de celle qui avait été faite le mois de mai dernier.
Le Hamas l’a immédiatement rejetée en accusant les Etats-Unis d’y avoir intégré de « nouvelles conditions » d’Israël, dont le maintien de ses troupes à la frontière de Gaza avec l’Egypte et « un droit de veto » sur les prisonniers palestiniens susceptibles d’être échangés contre les otages.
Le mouvement palestinien exige de revenir au calendrier pour appliquer le plan annoncé le 31 mai par Joe Biden, qu’il a accepté début juillet. Ce plan prévoit dans une première phase une trêve de six semaines, accompagnée d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération des captifs israéliens, et dans sa deuxième phase, notamment un retrait total israélien de Gaza.
11ème école bombardée
Dans la bande de Gaza dévastée, où la quasi-totalité des 2,4 millions habitants ont été déplacés, l’armée d’occupation poursuit ses massacres en attaquant surtout les écoles qui hébergent les déplacés sous prétexte de vouloir éliminer des éléments du Hamas.
Ce mardi, une 11eme école située à Gaza-Ville a été la cible d’un bombardement meurtrier. Il a coûté la vie, selon la Défense civile locale, à au moins 12 Palestiniens dont des enfants. Selon des sites palestiniens, au moins 20 Palestiniens sont toujours sous les décombres dans cette attaque contre l’école Moustafa Hafez. Elle abritait au moins 700 personnes.
L’armée a prétendu avoir ciblé « des terroristes cachés dans l’école ».
Outre la frappe sur l’école, six Palestiniens ont été tués à Rafah (sud) dont quatre à bord d’une voiture visée par l’armée israélienne, selon des sources médicales citées par l’AFP.
Il est aussi question que 13 martyrs ont été transportés à l’hôpital Nasser, suite aux raids incessants sur Khan Uounes au sud de l’enclave dont 4 après un bombardement qui a visé les tentes des déplacés dans la région Asda’ au nord-ouest.
Les bombardements aériens et l’offensive terrestre de représailles israéliens ont fait jusque-là au moins 40.173 martyrs et près de 93.000 blessés, selon le ministère de la Santé de Gaza.
6 cadavres de captifs capturés
En outre, l’armée d’occupation a annoncé ce mardi avoir récupéré les corps de six otages israéliens, lors d’une opération menée avec le renseignement intérieur à Khan Younès (sud). 5 d’entre eux ont été annoncés morts ces derniers mois, et le décès du sixième a été annoncé mardi.
Selon l’armée, ils auraient été tués dans les raids lancé le mois de mars dernier sur cet endroit, rapporte Haaretz.
Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 105 sont toujours retenues à Gaza dont 34 déclarées mortes par l’armée.
Le gouvernement Netanyahu « doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour finaliser l’accord sur la table », a indiqué le Forum des familles d’otages.
Selon le WSJ, la plupart des responsables sécuritaires israéliens croient que « de plus en plus d’otages reviendront tués de la bande de Gaza si un accord n’est pas conclu pour les secourir ».
Source: Divers