Alors que les militaires israéliens nient les informations diffusées par l’armée syrienne, selon lesquelles un chasseur appartenant aux forces israéliennes aurait été abattu près de la ville de Palmyre, les militaires syriens, dans une interview accordée à Sputnik, insistent sur le fait accompli.
« L’aviation israélienne a violé l’espace aérien syrien à 02h40 (00h40 GMT) dans la région d’Al-Baridzh et s’est dirigée à l’est, près de Palmyre, afin de porter atteinte à des installations militaires syriennes. J’annonce avec certitude que les missiles de l’ennemi n’ont causé aucun dommage à notre territoire, ils n’ont pas atteint leurs cibles », a déclaré à Sputnik le chef d’état-major général des forces armées syriennes Mohammad Abbas.
En revanche, le chef d’état-major général insiste qu’un appareil israélien avait bel et bien été abattu et un autre touché.
« Je pense que la force aérienne israélienne est en état de choc en raison de la célérité, de l’efficacité et de la précision dont a fait preuve l’armée syrienne pour protéger son espace aérien. Nos forces de défense aérienne peuvent suivre l’approche de l’ennemi, même dans le ciel jordanien, et peuvent atteindre une cible à tout moment au-dessus de la Syrie », a-t-il ajouté.
Dans une interview accordée à Sputnik, le colonel et chef du service d’information de l’armée syrienne Samir Suleiman a expliqué que la décision concernant d’éventuelles nouvelles actions de l’armée syrienne contre les attaques israéliennes « ne pouvait être acceptée que par le commandement militaire syrien ».
Les sirènes d’alerte prévenant les populations civiles d’un danger se sont déclenchées dans la nuit du 17 mars dans plusieurs localités de la vallée du Jourdain, qui sépare Israël de la Jordanie et remonte en direction de la Syrie. Des témoins ont fait état de deux explosions qui pourraient expliquer l’entrée en action du système antimissiles.
Des débris de missiles sont retombés à Irbid, dans le nord de la Jordanie, a indiqué l’armée jordanienne.
Cet incident est sans aucun doute le plus sérieux entre Israël et la Syrie depuis le début de la guerre civile en 2011.
Un mauvais signe
Selon le chroniqueur militaire du quotidien israélien Yediot Aharonot , le fait que Damas ait riposté à la violation de son espace aérien est le signe d’un changement de la politique du régime et ne peut être perçu que comme « un mauvais signe ».
« Le président syrien Bachar al-Assad qui semble plus confiant grâce au soutien russe a tiré pour la première fois de missiles SA-5 (connus aussi sous l’appellation S200) en direction des avions de l’armée de l’air israélienne », a écrit Ron Ben Yachay, qui a véhiculé la version israélienne sur l’objectif du raid israélien, à savoir « bombarder des armements stratégiques destinés au Hezbollah ».
Selon lui, il y a dans le nord syrien, et plus précisément dans le sud-est de la ville d’Alep, a proximité de la ville de Safirat , une usine SERC où sont fabriqués des missiles Scud-D dont la portée s’élève à 700 km.
« Il se peut qu’elle ait été l’objectif de l’armée syrienne », a-t-il argué aussi.
A noter que sa version diffère de celle véhiculée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu selon lequel le raid israélien a bombardé « des tentatives de transfert d’armes sophistiquées au Hezbollah ».
Autre nouvelle évolution liée à cet événement : la Russie a convoqué l’ambassadeur israélien en poste à Moscou.
Selon Press TV, Mikhaïl Bogdanov, le vice-ministre russe des Affaires étrangères s’est entretenu avec Gary Koren, exigeant des explications autour des frappes qui ont eu lieu vendredi.
Source: Divers