Un nouveau massacre à caractère confessionnel a été perpétré dans la nuit de vendredi à samedi alors que se poursuivent les arrestations arbitraires suivies d’exécutions extrajudiciaires.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, des hommes armés ont tué au moins dix personnes dans le village d’Arzé dans le nord de Hama où vivent des membres de la minorité alaouite, dont est issu le président déchu Bachar al-Assad, dans le centre de la Syrie.
Les assaillants « frappaient aux portes des maisons du village et tiraient sur les habitants avec des armes de poing équipées de silencieux, avant de s’enfuir », a indiqué cette ONG basée au Royaume-Uni.
« Un enfant et une femme âgée » figurent parmi les victimes, a indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH. Les assaillants « étaient des sunnites, et les meurtres étaient à caractère confessionnel », a-t-il affirmé.
Un habitant du village a indiqué à l’AFP que des hommes armés étaient arrivés à bord de deux véhicules avant de se diriger vers les maisons, affirmant rechercher d’armes.
« Ils ont fait sortir les hommes, les ont contraints à s’agenouiller, puis leur ont tiré dessus avec des armes munies de silencieux », a-t-il confié sous couvert de l’anonymat. « Ils les ont exécutés de sang-froid avant de quitter la région. »
Selon le journal syrien al-Watan, citant une source de sécurité à Hama, les forces de sécurité « ont encerclé le village d’Arzé à la recherche des criminels qui y ont tué un certain nombre de citoyens », dont « d’anciens officiers et soldats ». Ce massacre est intervenu pendant une campagne de perquisitions dans des villages de la province ouet de Hama à la recherche d’éléments de l’ancien régime syrien.
Malgré les assurances répétées des nouvelles autorités, les membres de la minorité alaouite, sont victimes des représailles après la chute du pouvoir Assad le 8 décembre.
Le 24 janvier, un massacre a été perpétré dans le village Fahel dans la province ouest de Homs, pendant une opération de l’Administration des opérations militaires causant la mort de 16 personnes.
Depuis le début de l’an 2025, l’OSDH a recensé 204 meurtres d’Alaouites dans 99 attaques de représailles à caractère communautaire, en particulier dans les provinces de Homs et de Hama où deux massacres ont éliminé respectivements 95 et 53 syriens.
S’ajoutent à ces massacres communautaires, les assassinats sous la torture dans les centres de détention de l’Administration des opérations militaires. L’OSDH a dénombré 10 syriens détenus qui ont été tués entre le 28 janvier et le 1er février. Ils sont tous originaires de Homs, dans le centre du pays.
La dernière victime est le jeune Louay Tayyara (23 ans) qui a succombé 24 heures après son arrestation dans la ville de Homs. Il a été capturé parce que sa mère appartenait au parti al-Baath. L’agence Sana a rapporté qu’il était recherché parce qu’il faisait partie des forces de la défense nationale du pouvoir déchu. Sa mort a été causée par des coups sur la tête à l’aide d’un instrument létal, a précisé un rapport médical cité par l’OSDH. Le directeur de la sécurité générale de Homs a confirmé la mort de Louay, assurant avoir arrêté les responsables de sa mort.
L’identité de deux autres victimes qui ont succombé dans les centres de l’administrarion militaire a été révélée par le Centre national de documentation des violations en Syrie. Hekmat Raslane et Badr Soqour, originaires du village d’al-Kanisah dans la province de Homs, faisaient partie des 7 habitants qui avaient été enlevés par les forces de sécurité lors d’une rafle dans ce village le 23 janvier. Leurs proches les ont retrouvés dans l’hôpital.
Les prisons de l’Administration des opérations militaires grouillent de prisonniers, des ex-militaires et des civils, déplore l’OSDH. Sachant que nouvelles autorités s’étaient engagées à respecter les droits des minorités et à empêcher les assassinats extrajudiciaires.
Source: Divers