“No Other Land”, un documentaire sur le déplacement forcé par Israël d’une communauté palestinienne en Cisjordanie occupée, a remporté dimanche l’Oscar du meilleur documentaire.
Ce documentaire, fruit de la collaboration entre des réalisateurs israéliens et palestiniens, suit l’activiste Basel Adra qui, au risque d’être arrêté par Israël, documente la destruction de sa ville natale en Cisjordanie, que les soldats israéliens démolissent pour en faire une zone d’entraînement militaire.
Le film dépeint les exactions commises par les forces et les colons israéliens en Cisjordanie occupée, mais passe sous silence le soutien de la société israélienne, qui cautionne cette oppression des Palestiniens.
Les dures réalités auxquelles sont confrontés les Palestiniens résistant à leur déplacement dans les villages de Masafer Yatta en Cisjordanie occupée sont clairement exposées par le Palestinien Basel Adra, qui a commencé à filmer l’occupation israélienne de son village à l’âge de 15 ans, et le militant et réalisateur israélien Yuval Abraham, qui racontent au public des récits poignants de destructions à répétition de villages.
Les réalisateurs montrent une armée israélienne répétant sans cesse aux familles palestiniennes que leurs maisons sont soudainement déclarées illégales et se trouvent désormais dans une “zone militaire” israélienne.
Nous assistons à la terreur qu’infligent les colons à la communauté et aux agressions gratuites, voire aux meurtres, qui visent toute forme de contestation des injustices, garantissant au spectateur la vision d’images aussi traumatisantes qu’indélébiles.
Pendant des décennies, les autorités d’occupation israéliennes ont tenté de déplacer de force ses quelque 1 000 habitants palestiniens afin de créer une “zone de tir” militaire, ou terrain d’entraînement pour les forces israéliennes.
“No Other Land” était en lice après avoir connu un grand succès dans les festivals de cinéma. Cependant, il n’a pas trouvé de distributeur aux États-Unis après avoir été choisi pour être projeté dans 24 pays. Pour l’Oscar, il a battu “Porcelain War”, “Sugarcane”, “Black Box Diaries” et “Soundtrack to a Coup d’État”.
“Il y a environ deux mois, je suis devenu père”, a déclaré Adra dimanche lors de son discours de remerciement. “J’espère pour ma fille qu’elle n’aura pas à vivre ce que vivent aujourd’hui les Palestiniens, à craindre en permanence la violence des colons, les destructions de maisons et les déplacements forcés. Nous appelons le monde à prendre des mesures concrètes”.
Sources: Quds net, traduit par Spirit of Free Speech