Une série d’explosions a été entendue, ce samedi matin, dans l’espace aérien au-dessus du secteur oriental du Sud-Liban, provoquées par des missiles intercepteurs israéliens. Ces explosions font suite au tir de trois roquettes depuis le Liban sur la colonie de Metulla.
De son côté, la radio israélienne a rapporté avoir entendu des explosions dans la région de Metulla, à la frontière avec le Liban, après le retentissement à deux reprises des sirènes d’alerte.
Pour sa part, l’armée d’occupation israélienne a fait état de l’activation des sirènes d’alerte aérienne dans la zone de Metulla, dans la région de Galilee, après l’interception de trois roquettes.
La radio militaire de l’occupation a rapporté que « les obus auraient été tirés depuis les localités d’Arnoun et Yohmor al-Shaqif, dans le sud du Liban, à 6 kilomètres de Metulla ».
Entre-temps, le porte-parole de l’armée d’occupation israélienne, Avichay Adraee, a écrit sur Twitter : « L’armée de l’air a intercepté trois roquettes tirées du Liban vers Israël il y a peu. Des alertes ont été activées à 7h32 et 7h34 dans la région frontalière de Metulla. »
Le quotidien israélien Haaretz, citant une source au sein de l’armée d’occupation a indiqué que : « Tsahal n’est pas encore en mesure de déterminer qui a tiré les roquettes sur Metulla. »
Et d’ajouter: « Les bombardements d’artillerie sur le sud du Liban sont une première riposte aux roquettes, et nous répondrons de manière plus sévère. »
Katz menace Beyrouth
Dans ce contexte, le ministre israélien de la guerre Israel Katz a déclaré : « Nous ne tolérerons pas que des tirs depuis le Liban ciblent des villes dans la Galilée. Nous avons promis d’assurer la sécurité des communautés de Galilée, et c’est exactement ce qui se produira. Metulla équivaut à Beyrouth. Le gouvernement libanais est responsable de tout tir provenant de son territoire. J’ai donné les consignes à l’armée d’y réagir. »
Des dizaines de raids contre le sud-Liban
Parallèlement notre correspondant au sud-Liban a fait état de plus 20 raids israéliens contre le sud du Liban.
Et d’ajouter: Deux civils, dont une femme, sont tombés en martyre et trois autres ont été blessés suite à une agression israélienne visant le centre de la localité de Touline au sud du Liban.
Les bombardements d’artillerie israéliens ont également visé le quartier d’Al-Ain dans la localité de Yohmor al-Shaqif, les faubourgs d’Arnoun, Kfar Tibnit et les environs de Markaba, Khiyam et Houla.
En outre, l’armée d’occupation a mené des tirs de ratissage à grande échelle depuis la colline de Hamames, où elle ne s’est pas encore retirée, contre les environs des localités de Houla, Markaba et Kfar Kila.
D’autres frappes israéliennes ont visé les hauteurs de Rihane dans le casa de Jezzine et Iklim el-Touffah dans le casa de Nabatiyeh, ainsi que les localités Al-Jebayn et Deir Mimas..
Les sirènes d’alerte aérienne ont aussi retenti dans les bases de la FINUL à Deir Siryan et Adshit al-Qusayr.
Président Joseph Aoun
En réaction, le président libanais, Joseph Aoun, a condamné les « tentatives de faire retomber le Liban dans la spirale de la violence », selon un communiqué.
Aoun a estimé que ce qui s’est passé aujourd’hui dans le sud, et les violations qui y sont observées depuis le 18 février, date limite pour l’application des conditions de la trêve, sont une « attaque persistante contre le Liban et un coup porté à son projet de sauvetage sur lequel les Libanais se sont mis d’accord à l’unanimité ».
Il a également demandé à toutes les forces concernées au Sud-Liban, en particulier au comité de suivi de l’accord de novembre 2024, et à l’armée de suivre ce qui se passe avec « le plus grand sérieux afin d’éviter toute répercussion et de mettre un terme toute violation qui pourrait menacer le pays dans ces circonstances délicates ».
Enfin, il a demandé au commandant de l’armée, le général Rodolphe Haykal, de prendre les mesures nécessaires sur le terrain pour préserver la sécurité des citoyens et d’enquêter sur les circonstances des tirs.
PM Nawaf Salam
Pour sa part, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a mis en garde contre de nouvelles opérations militaires à la frontière sud, car elles risquent d’entraîner le pays dans une nouvelle guerre, qui apporterait des malheurs au Liban et aux Libanais.
Salam a appelé le ministre de la Défense nationale, le général Michel Menassa, soulignant « la nécessité de prendre toutes les mesures sécuritaires et militaires nécessaires », affirmant que « l’État seul a le pouvoir de décider de la guerre et de la paix ».
Salam a également contacté la Représentante du Secrétaire général de l’ONU au Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, appelant les Nations Unies à « redoubler la pression internationale sur Israël pour qu’il se retire complètement des territoires libanais occupés, étant donné que cette occupation constitue une violation de la résolution 1701 de l’ONU et des clauses de la cessation des hostilités approuvés par le gouvernement précédent en novembre dernier ».