Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, est arrivé lundi à Washington pour un entretien avec Donald Trump consacré à l’augmentation massive des droits de douane, les tensions avec l’Iran et la guerre à Gaza.
Arrivé de Hongrie, il est le premier dirigeant étranger à rencontrer le président américain depuis que ce dernier a décidé d’imposer des droits de douane supplémentaires sur une grande partie des produits importés par les Etats-Unis. C’est néanmoins sa deuxième rencontre avec le président américain depuis l’investiture de ce dernier.
Elle intervient après que Trump a appelé Téhéran à des « négociations directes » sur un nouvel accord visant à limiter le programme nucléaire iranien tout en menaçant de bombarder l’Iran en cas d’échec de la diplomatie.
Dimanche, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a rejeté tout dialogue direct avec les Etats-Unis, estimant que cela n’aurait « aucun sens ». « La proposition de l’Iran de négociations indirectes est une offre généreuse, responsable et sage (…). Pour l’instant, nous décidons de nous concentrer sur ce que nous avons proposé », a déclaré lundi le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Bagha, ajoutant que son pays attendait à présent la décision des Etats-Unis.
« Les menaces contre l’Iran, si elles se réalisent, entraîneront une réponse rapide, immédiate et globale », a-t-il averti.
« Personne ne sait si l’intention de Trump est d’attaquer ou de parvenir à un accord avec l’Iran, mais le principal enseignement de la visite de Netanyahu à Washington est que les États-Unis et Israël doivent coordonner ensemble sur cette question », a déclaré dimanche Nir Dvori, analyste des affaires militaires pour la chaîne israélienne Channel 12.
Dvori a souligné qu’« il reste encore six semaines pour tenter de parvenir à un accord nucléaire entre les États-Unis et l’Iran. Il n’est pas certain que cela aboutisse, c’est pourquoi les États-Unis concentrent depuis des années une puissance de feu massive au Moyen-Orient, en prévision d’une éventuelle attaque contre l’Iran. »
Il a estimé que c’est « Israël qui va devoir encaisser les conséquences immédiates d’une telle attaque, car l’Iran est capable d’attaquer Israël et menace de le faire dans un tel cas ».
La bourse perd 11 m$
Selon l’AFP, pendant la visite du Premier ministre israélien aux Etats-Unis, il tentera aussi de persuader Donald Trump d’exempter Israël ou au moins de réduire les droits de douane, s’élevant à 17%, qui seront imposés sur les importations israéliennes.
A son arrivée, il a rencontré le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, et le représentant de la Maison Blanche au Commerce, Jamieson Greer, selon son bureau.
Selon Jonathan Rynhold, directeur des études politiques à l’université Bar-Ilan de Tel-Aviv, M. Netanyahu va chercher à obtenir une exemption des droits de douane pour Israël.
Israël avait tenté d’échapper aux nouvelles taxes en prenant des mesures préventives mardi, à la veille de l’annonce de Donald Trump, et en levant la totalité des droits de douane restants sur les 1% de marchandises américaines encore concernées.
Mais le président américain a maintenu ses mesures, affirmant que les Etats-Unis accusaient un déficit commercial important avec Israël, l’un des principaux bénéficiaires de l’aide militaire américaine.
Ce lundi, le journal israélien Maariv a rapporté que la Bourse de Tel Aviv a perdu environ 40 milliards de shekels (environ 11 milliards de dollars américains), alors que les principaux indices en Israël ont chuté d’environ 4%.
Des journaux israéliens ont rapporté que les nouveaux droits de douane imposés par Washington coûteraient à Tel-Aviv jusqu’à 3 milliards de dollars par an.
Ce voyage à Washington est « également un moyen pour Netanyahu de jouer le jeu et de montrer à Trump qu’Israël le suit », estime Yannay Spitzer, professeur d’économie à l’Université hébraïque.
« Je ne serais pas surpris si des concessions envers Israël étaient annoncées (…) et cela servirait d’exemple pour d’autres pays », a-t-il ajouté.
Selon le bureau de Netanyahu, les discussions porteront également sur les efforts visant à parvenir à un accord sur les captifs de Gaza, les relations israélo-turques, et la confrontation avec la Cour pénale internationale Qui émis un mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien pour crimes de guerre dans la bande de Gaza .
Source: Divers