Le président français Emmanuel Macron a annoncé mercredi que la France pourrait reconnaître un Etat palestinien.
Invité de l’émission de France 5 « C’est à vous », Emmanuel Macron a annoncé qu’il souhaitait que la France reconnaisse l’existence d’un État palestinien en juin, à l’occasion d’une conférence coprésidée avec l’Arabie saoudite à New York.
« Notre objectif est, dans le courant du mois de juin, de présider cette conférence avec l’Arabie saoudite où nous pourrions finaliser le mouvement de reconnaissance réciproque par plusieurs », a-t-il déclaré.
« Je ne le ferai pas pour l’unité ou pour faire plaisir à tel ou tel mais je le ferai parce que je pense qu’à un moment donné ce sera juste et parce que je veux aussi participer à une dynamique collective, qui doit permettre à tous ceux qui défendent la Palestine de reconnaître à leur tour Israël, ce que plusieurs d’entre eux ne font pas, d’être clair pour lutter contre ceux qui nient le droit d’Israël à exister, ce qui est le cas de l’Iran, et de nous engager sur une sécurité collective de la région », a-t-il expliqué.
Sur les 193 pays membres de l’ONU, près de 150 pays reconnaissent actuellement la Palestine en tant qu’État, l’Irlande, la Norvège et l’Espagne ayant déclaré leur reconnaissance en mai 2024.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, continue toutefois de rejeter la solution des deux États.
« Un pas dans la bonne direction »
L’Autorité palestinienne a aussitôt salué l’annonce d’Emmanuel Macron. Une reconnaissance par la France « serait un pas dans la bonne direction, conforme à la défense des droits du peuple palestinien et à la solution à deux Etats », a déclaré à l’AFP Varsen Aghabekian Shahin, ministre d’Etat aux Affaires étrangères.
Le président français a apporté lundi au Caire son soutien au plan arabe pour Gaza, s’opposant « fermement aux déplacements de populations ».
L’initiative arabe se veut une réponse au plan du président américain qui prévoit de prendre le contrôle du territoire palestinien et d’en expulser ses habitants.
Préparée par l’Egypte, elle ambitionne de reconstruire la bande de Gaza, détruite par 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas, sans déplacer ses 2,4 millions d’habitants.
Le plan met de facto à l’écart le mouvement islamiste palestinien et prévoit un retour de l’Autorité palestinienne.
« Gaza n’est pas un projet immobilier »
Face au « blocage humanitaire » à Gaza, où Israël a repris ses opérations militaires le 18 mars après deux mois de trêve, « il nous semble prioritaire de redemander urgemment un cessez-le-feu de quarante à cinquante jours », a ajouté Emmanuel Macron dans les colonnes des quotidiens français La Croix et Libération.
Pour tenter de convaincre Benjamin Netanyahu d’accepter une nouvelle trêve et le déblocage de l’aide, il demande aussi la libération d’une dizaine d’otages, « selon les discussions que les Egyptiens mènent en lien avec les Qataris et avec le Hamas ».
Le président français affirme aussi que « le Hamas ne sera pas éliminé par la voie militaire », « c’est une hydre », et plaide pour une sortie négociée de ses principaux cadres de Gaza : « l’Egypte, le Qatar, la Turquie savent le faire et on doit les aider. »
Interrogé sur le projet de Donald Trump d’en faire la « Riviera du Moyen-Orient », Emmanuel Macron martèle que la bande de Gaza n’est « pas un projet immobilier ».
« Le simplisme, parfois, n’aide pas. Je dis au président Trump : (…) +C’est vrai que c’est trop lent tout ça, je comprends ton impatience, peut-être ce serait formidable si un jour ça se développait de manière extraordinaire, mais là, notre responsabilité, c’est de sauver des vies, de retrouver la paix et de négocier un cadre politique+ », a-t-il souligné.
« Si tout cela n’existe pas, personne n’investira. Aujourd’hui personne ne mettra un centime à Gaza », a-t-il martelé.
Source: Médias