Le chef de la sécurité intérieure israélienne (Shin bet), Ronen Bar, a annoncé, le lundi 28 avril, qu’il quitterait ses fonctions le 15 juin, après des semaines de tensions avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui a engagé une procédure pour le limoger.
« Après 35 années de service, afin de permettre un processus ordonné de nomination d’un successeur permanent et une passation professionnelle, je mettrai fin à mes fonctions le 15 juin 2025 », a déclaré Bar lors d’une cérémonie commémorative au sein de son agence, ont rapporté les médias israéliens.
Son limogeage annoncé par le gouvernement a provoqué un tollé dans une grande partie de l’opinion israélienne et des manifestations de masse. Il est contesté notamment par l’opposition, qui y voit un signe de dérive autocratique du pouvoir, et par la procureure générale de l’Etat, elle-même sur la sellette.
Sa mise à l’écart a été gelée par la plus haute juridiction du pays. Lui-même a contesté son renvoi et intenté une action en justice.
Dans une déclaration – écrite – sous serment lundi dernier, Bar a incriminé le Premier ministre Benjamin Netanyahu, affirmant notamment que celui-ci lui avait demandé une loyauté personnelle et ordonné d’espionner des manifestants anti-gouvernement.
Dans ses commentaires au personnel de l’agence lundi, Bar a déclaré que « la procédure judiciaire ne concerne pas ma situation personnelle, mais l’indépendance des futurs chefs du Shin Bet ».
« Il est nécessaire de clarifier les protections institutionnelles qui permettront à chaque futur chef du Shin Bet d’exercer ses fonctions, sous réserve de la politique du gouvernement, pour le bien public, de manière indépendante et sans pression », a-t-il souligné, expliquant que son objectif était de « tracer une ligne claire entre la confiance et la loyauté ».
En réaction, le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a salué l’annonce de Bar.
« Ronen Bar a pris la bonne décision. Voilà à quoi ressemble une prise de responsabilité », a tweeté Lapid.
« Parmi les responsables du plus grand échec de l’histoire du pays, un seul reste au pouvoir », a-t-il ajouté, faisant référence au Premier ministre.