La Turquie rejette tout projet qui pourrait « saper » le gouvernement central syrien ou menacer sa souveraineté et son intégrité territoriale, rapporte l’agence Reuters, citant des sources turques selon lesquelles c’est la réponse d’Ankara aux demandes kurdes demandant à la Syrie d’adopter un système de gouvernement décentralisé.
Les sources ont également cité le président turc Recep Tayyip Erdogan qui a déclaré mercredi que « les demandes de décentralisation en Syrie ne sont rien d’autre qu’un rêve ».
Une source au ministère turc des Affaires étrangères a réitéré que « la Turquie n’accepte aucune initiative qui vise l’intégrité territoriale de la Syrie, porte atteinte à sa souveraineté ou permet le port d’armes par des tiers en dehors de l’autorité centrale syrienne ».
La source a ajouté que la Turquie a donné à Damas « l’espace nécessaire » pour répondre à ses préoccupations concernant les militants kurdes en Syrie, après qu’Ankara a précédemment averti d’une « action militaire si ses préoccupations n’étaient pas prises en compte ».
Mercredi, une source au sein du ministère turc de la Défense a déclaré que les demandes d’autonomie exprimées par les kurdes pourraient nuire à la souveraineté de la Syrie et à la stabilité régionale. Lors d’un point de presse à Ankara, elle a ajouté : « Nous ne pouvons accepter la désintégration de l’intégrité territoriale de la Syrie et la détérioration de sa structure unitaire sous aucun prétexte. » « Nous sommes contre la rhétorique ou les activités de la région autonome et/ou décentralisée, conformément à l’action de la nouvelle administration syrienne »,
Lors d’un congrès organisé pour les partis kurdes dans le nord-est syrien, 26 avril dernier, les participants ont défendu une vision politique pour édifier l’Etat à la base « d’une démocratie décentralisée ».
Le chef des Forces démocratiques syrienne (FDS) Mazloum Abadi a déclaré dans un discours prononcé que « ce congrès n’a pas pour but de diviser mais bien le contraire nous voulons que toutes les composantes syriennes puissent avoir leur part dans la constitution pour édifier une Syrie démocratique et décentralisée ».
Le 27 avril, la présidence syrienne a déclaré « qu’elle refuse toutes les tentatives destinées à imposer une réalité de division ou la création d’entités séparées sous le nom de fédéralisme et d’auto-administration, sans consensus national ».
Dans un communiqué, elle a indiqué que les « FDS ne peuvent monopoliser la décision dans le nord-est syrien où cohabitent les composantes autochtones arabes, kurdes et chrétiens ».
Elle a exprimé aussi son inquiétude « en raison des orientations dangereuses vers un changement démographique dans certaines régions, ce qui menace le tissus social syrien ».
Source: Divers