Une majorité de ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne s’est prononcée, le mardi 20 mai, en faveur d’une révision de l’accord d’association UE-Israël dans le but d’accentuer la pression sur l’entité sioniste afin qu’il lève son blocus humanitaire de la bande de Gaza.
L’initiative a été lancée par les Pays-Bas — traditionnellement favorables à ‘Israël’ et parmi les onze États membres de l’UE ne reconnaissant pas la Palestine. Elle marque un tournant significatif dans la position européenne vis-à-vis de l’entité sioniste.
Il reste toutefois peu probable qu’une suspension effective de l’accord, qui nécessiterait l’unanimité des Vingt-Sept et une intervention de la Commission, puisse être obtenue prochainement en raison des profondes divisions entre les États membres.
En vigueur depuis 2000, l’accord d’association UE-Israël régit le dialogue politique et la coopération économique entre les deux parties, mais il est aujourd’hui remis en cause à la lumière de la guerre génocidaire israélienne contre Gaza et de l’aggravation dramatique de la situation humanitaire dans l’enclave palestinienne.
La Haute représentante de l’Union pour les Affaires étrangères, Kaja Kallas, a confirmé après les discussions de mardi que Bruxelles agissait à la suite d’une « forte majorité ».
« Cela signifie que les pays considèrent que la situation à Gaza est intenable. Ce que nous voulons, c’est vraiment aider la population et débloquer l’aide humanitaire pour qu’elle parvienne à la population », a déclaré Kaja Kallas à la presse à Bruxelles.
Des diplomates de l’UE ont indiqué que 17 États membres avaient soutenu l’initiative, dont la Belgique, la Finlande, la France, l’Irlande, le Luxembourg, le Portugal, la Slovénie, l’Espagne, la Suède, l’Autriche, le Danemark, l’Estonie, Malte, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie. La Lettonie s’est abstenue et les autres États membres ont voté contre la révision de l’accord.
Dans la lettre envoyée la semaine dernière par le ministre néerlandais des Affaires étrangères Caspar Veldencamp pour rallier le soutien de ses homologues afin de lancer la procédure, le ministre argue que le blocage de l’aide humanitaire à Gaza par ‘Israël’, qui dure depuis trois mois, constitue une violation des obligations du droit humanitaire international.
Le Service européen pour l’action extérieure (SEAE) pilotera l’examen de l’accord. Aucun calendrier officiel n’a encore été communiqué.
Si l’analyse conclut à une violation de l’article 2, qui prévoit que les relations « sont fondées sur le respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques », une suspension pourrait être envisagée.
« L’étape suivante — une fois qu’il est établi qu’une violation est manifeste — est évidemment la possibilité d’une suspension éventuelle », a confirmé le ministre français Jean-Noël Barrot à la radio nationale française.
Par ailleurs, la Suède a déclaré qu’elle souhaitait proposer des sanctions à l’encontre des ministres israéliens qui soutiennent la manière dont le gouvernement traite les civils palestiniens à Gaza.
Mardi, une autre proposition visant à introduire de nouvelles sanctions à l’encontre des colons israéliens en Cisjordanie n’a pas obtenu l’unanimité requise, la Hongrie ayant opposé son veto.
Source: Avec Euractiv