Le général Ahmad Hassan Asiri, porte-parole de la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite, a déclaré, vendredi 31 mars, que la ville et le port d’Al-Hodeida seraient les prochaines cibles de l’Arabie saoudite au Yémen.
Interviewé par le quotidien saoudien Asharq Al-Awsat, qui paraît à Londres, le général Ahmed Asiri a fait part de la décision de la coalition militaire anti-yéménite de prendre pour cible, la ville et le port d’Al-Hodeida.
Le port stratégique d’Al-Hodeida est le dernier port que contrôle toujours les forces yéménites et Ansarullah et il est l’unique point d’attache de la population yéménite avec le monde extérieur, population victime d’un triple blocus terrestre, aérien et maritime.
Les États-Unis ont récemment annoncé leur intention d’intervenir directement dans la guerre au Yémen aux côtés du régime d’occupation saoudien, leur objectif non annoncé étant le fait de s’emparer d’Al-Hodeida.
Et pourtant la prise de cette région s’avère beaucoup plus difficile que prévu, les forces yéménites étant déterminées à ne pas la perdre.
Dans le sud, l’Arabie saoudite s’enlise de plus en plus. Deux ans après avoir déclenché les combats, l’Arabie saoudite n’a toujours pas conquis la ville portuaire de Mokha, sur la côte de la mer Rouge et les mercenaires pro-Riyad s’embourbent dans les parties du nord de cette ville sans avoir enregistré aucune avancée digne de ce nom.
Le général saoudien vient d’annoncer le début d’une opération militaire à Hodeida alors que les échecs en série de la coalition saoudienne à Mokha, à Khoukha et à Hodeida ont placé cette dernière dans une situation délicate.
Ces échecs ont poussé le général Asiri à parler d’une opération « encore plus élargie » sous le fallacieux prétexte d’un trafic d’armes entre la République islamique d’Iran et les Houthis (Ansarullah).
Or les Houthis ont bien prouvé n’avoir plus besoin d’une assistance étrangère dans la mesure où les forces yéménites fabriquent et optimisent désormais des missiles et qu’ils se battent contre l’occupation sur son territoire, à savoir le sol saoudien.
Même l’alliance scellée par l’Arabie saoudite avec Djibouti au début de son agression militaire, alliance ayant coûté à Djibouti une rupture de relations avec l’Iran, ne suffit apparemment plus à la coalition, car le général Asiri s’est dit mécontent du processus de fouille des cargaisons envoyées au Yémen, mené par la partie djiboutienne.
Dans la foulée, l’émissaire spécial des Nations unies pour le Yémen Ismaïl Ould Cheikh Ahmed a mis en garde vendredi 31 mars l’Arabie saoudite contre toute opération militaire à Hodeida, une opération qui pourrait « empirer les choses ».
« L’ONU ne soutient aucune opération militaire à Hodeida car plus de 70% de denrées alimentaires et d’aides humanitaires sont arrivées au Yémen via le port d’Hodeida».
Le port d’Hodeida se trouve près du détroit de Bab-el-Mandeb et il est actuellement contrôlé par l’armée yéménite et Ansarullah, malgré plusieurs tentatives des forces saoudiennes d’en prendre le contrôle.
Lors d’une rencontre, effectuée le 14 mars 2017, avec le vice-prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, le président américain Donald Trump a donné son feu vert à la prolongation d’un an les opérations militaires contre le Yémen.
Le 27 mars, le chef du Pentagone, James Mattis, a demandé à la Maison Blanche de lever les restrictions imposées sous la présidence d’Obama concernant le soutien à la coalition pro-Riyad au Yémen.
Le patron du Pentagone a plaidé pour la participation militaire de Washington à la guerre menée par l’Arabie saoudite contre le Yémen.
« La première question que doit se poser la Maison Blanche est de savoir s’il faut soutenir l’opération proposée par les Émirats arabes unis en vue de chasser Ansarullah du port d’Hodeida», a dit le général James Mattis.
Avec PressTV