«C’est l’incompréhension fondamentale ou l’ignorance de ce qui se passe en Syrie, des efforts de la Russie dans le règlement de cette crise, ainsi que du rôle de la diplomatie en principe», a déploré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué à propos de l’annulation de la visite de Boris Johnson à Moscou le 10 avril.
Le ministère a en outre précisé qu’en compagnie de son homologue britannique, Sergueï Lavrov aurait dû discuter de l’état des relations entre les deux pays «poussées dans l’impasse par les Britanniques».
Pour la diplomatie russe, cette annulation de dernière minute, le 8 avril, de la part de Boris Johnson «prouve encore une fois les doutes concernant la présence d’une valeur ajoutée dans le dialogue» avec le Royaume-Uni.
Elle estime en outre que Londres «n’a pas de position propre sur la majorité des problèmes actuels ni d’influence réelle sur le déroulement des relations internationales».
«Nous estimons que nous n’avons pas besoin de dialogue avec Londres plus que les Britanniques n’en ont besoin», conclut le ministère russe des Affaires étrangères dans son communiqué.
L’ambassade de Russie à Londres trolle Johnson
Sur Twitter, l’ambassade de Russie à Londres s’est moquée de la décision du ministre britannique des Affaires étrangères. En annulant sa visite à Moscou à la dernière minute, Boris Johnson a inspiré la mission diplomatique russe à jouer du Tchaïkovski en son honneur.
L’ambassade a répondu sur le terrain du soft power en postant l’Ouverture solennelle 1812 du célèbre compositeur russe. Il avait écrit cette œuvre pour commémorer la victoire de la Russie sur l’armée de Napoléon en 1812. Elle est depuis souvent jouée lors d’événements en plein air en raison de son caractère triomphant, notamment pour lors de cérémonies de feux d’artifice.
La mission diplomatique russe a accompagné son tweet d’un texte ironique : «Boris Johnson a annulé sa visite à Moscou : théâtralité à défaut d’arguments ? Plus en sécurité à l’intérieur du G7 ?»
Justification britannique
Le chef de la diplomatie britannique a invoqué que sa «priorité» était «les négociations avec ses collègues du G7 sur la Syrie et le soutien de la Russie envers el-Assad» pour justifier son annulation de dernière minute.
Boris Johnson, qui devait déjeuner le 10 avril avec son homologue russe Sergueï Lavrov, a noté que sa décision avait été soutenue par le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson. Ce dernier rencontrera toutefois comme prévu le ministre russe des Affaires étrangères à Moscou les 11 et 12 avril.
RT