Dans le massacre de Rachidine, le bilan est encore provoisoire et risque de le rester longtemps.
96 personnes originaires des deux localités loyalistes Kafraya et Fouaa ont été répertoriées parmi les martyrs, selon le correspondant de notre chaine Al-Manar en Syrie. Or quelque 200 sont portées disparues et leur sort est encore inconnu. On ne sait pas s’ils ont été tués dans l’attentat au véhicule piégé, samedi, ou s’ils sont kidnappés.
La région de Rachidine est occupée par les rebelles, notamment les takfiristes d’Ahrar al-Cham, soutenus par la Turquie. Elle sert de passage incontournable entre la province ouest d’Alep et la province est d’Idleb, et la plupart des évacuations passent par elle.
De plus, et selon un bilan pas encore définitif, la part des enfants a de nouveau été revue à la hausse. Dimanche, il était question de 56. Ce lundi, le chiffre obtenu selon les hôpitaux d’Alep s’élève à 65 : 43 garçons et 13 filles alors que 8 cadavres qui n’ont pas été identifiés.
L’attaque se voulait volontairement tuer les enfants : son auteur les avait appelés pour leur distribuer des sachets de chips.
« Nous avons deux enfants disparus, nous les avons cherchés partout et eux (les rebelles) se moquaient de nous. Avant, ils avaient jeté les sachets de chips par terre et les enfants accouraient pour les prendre, alors qu’ils les prenaient en photo. Ils faisaient tout pour nous humilier », a dit une jeune rescapée interrogée par la chaine de télévision iranienne arabophone al-Alam.
15 femmes et 17 hommes font partie des victimes.
Le véhicule piégé contenait une tonne d’explosifs et le fait qu’il ait pu passer pour se trouver au milieu des bus chargés des évacuations laisse croire que les autres rebelles sont de mèche.
« Tout-à-coup ils (les miliciens) nous ont demandé de descendre des bus et nous ont distribué de l’eau et du pain, et ils nous ont dit qu’ils vont nous apporter des sandwichs. On
sentait qu’ils nous préparaient quelque chose depuis midi », a dit une autre rescapée.
« Cette attaque terroriste lâche reste une réaction des terroristes et des régimes qui les soutiennent aux avancées de l’armée syrienne et de ses alliés sur tous les fronts, lit-on dans les deux lettres adressées par le ministère syrien des Affaires étrangères à l’Assemblé générale de l’Onu et au Conseil de sécurité.
La réaction des puissances occidentales a été le grand absent dans cette tuerie, à la grande différence avec la présumée attaque chimique de Khan Cheikhoun où les dirigeants occidentaux s’étaient mobiliser pour accuser le pouvoir syrien.
A signaler tout de même une réaction de l’Unicef, survenue ce lundi, deux jours après le massacre
« Après six ans de guerre et de massacre en Syrie un autre crime odieux traumatisant le cœur a été commis en Syrie et le convoi des habitants opprimés de Fouaa et de Kefraya a été visé de nouveau par un attentat terroriste», s’est contenté de souligner dans un communiqué le directeur général de l’Unicef, Anthony Lake.
Les pays arabes non plus n’ont eu aucun mot pour les victimes du massacre.
Source: Divers