Faute de pouvoir le destituer, les autorités égyptiennes déploient tous leurs efforts pour réduire le mandat de l’actuel cheikh d’Al-Azhar, Ahmad al-Tayyeb, la plus haute autorité religieuse en Egypte, rapporte le journal libanais al-Akhbar.
Ayant été désigné dans ce poste qui représente « le symbole de l’islam sunnite » pour une durée de 15 années, le cercle proche du président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi œuvre afin de le baisser à 8 années, de sorte qu’il soit amené à le quitter l’an prochain.
Les partisans du président lui reprochent d’avoir été un proche du président égyptien déchu Hosni Moubarak et d’avoir fait partie du comité des politiques de son parti dissous, le Parti National, avant sa promotion.
Depuis l’avènement de Sissi au pouvoir, Cheikh Tayyeb a également refusé d’obtempérer à ses demandes de changer son discours religieux.
Ses récentes visites et tournées réalisées dans le monde islamique, sans autorisation préalable de la part des autorités égyptiennes ont été perçues comme une provocation et comme une tentative pour décrocher un soutien externe afin de rester dans son poste. Elles attestent ses velléités de renforcer l’indépendance de l’institution d’al-Azhar du pouvoir politique.
Mais le pouvoir craint une riposte populaire à cette manœuvre, surtout que cheikh Tayyeb jouit d’une grande popularité en Egypte.
Un projet de loi en vue de raccourcir son mandat a été proposé au Parlement égyptien, mais ne figure toujours pas sur son calendrier pour pouvoir être soumis au vote.
Plusieurs choix sont discutés afin de le faire passer sans embarasser les élus égyptiens. Un certain nombre d’entre eux ayant souscrit à sa destitution se sont rétractés.