Le vice-président du comité du Hachd Chaabi en Irak, Abou Mahdi al-Mohandiss, a révélé qu’un « plan a été élaboré pour prendre le contrôle de toute la frontière avec la Syrie ».
Dans une interview accordée au journal libanais al-Akhbar, al-Mohandiss a expliqué que « si le gouvernement parvient à contrôler cette frontière, le Hachd n’aura pas besoin d’y aller », rappelant que « l’intervention de cette formation militaire dans telle ou telle région comme à Falloujah et al-Anbar relève d’une nécessité et non d’un simple désir ».
Interrogé si la course aux frontières était en réalité une course avec les Américains, le dirigeant militaire du Hachd Chaabi a indiqué que les Irakiens « sont en course avec le temps pour garantir la sécurité de leur pays, pour assurer sa renaissance, sans compter sur des alliances suspectes. Les Américains projettent depuis longtemps de contrôler la région. La grande majorité des Irakiens rejettent la présence américaine dans le pays ».
Tout en affichant son désaccord avec la décision du gouvernement de s’allier avec les Etats-Unis dans la lutte contre Daech, Abou Mahdi al-Mohandiss affirme respecter les décisions de l’Etat. « Le gouvernement est convaincu de l’efficacité de l’alliance avec les forces de la coalition, mais cette coalition, notamment la partie américaine, est inutile et inefficace. L’Irak n’en a pas besoin en réalité ».
Et de citer « les exploits du Hachd Chaabi réalisés avec des moyens médiocres, avec l’aide de l’aviation irakienne et de la force aérienne dans ce grand désert de l’ouest de Ninive. Cet effort déployé est excellent et suffisant ».
« L’Irak fait partie d’un projet régional dans lequel coopèrent tous ses voisins dans la lutte contre le terrorisme. Le gouvernement a pris la décision d’ouvrir l’espace aérien aux avions iraniens et russes pour soutenir la Syrie, malgré les pressions américaines opposées. Notre sécurité nationale passe par la sécurité de la Syrie, du Liban, du Yemen et de tous les pays de la région ».
Prochaine confrontation avec les Américains ?
Interrogé sur un possible retour des Américains en Irak, sous prétexte de la lutte contre le terrorisme, al-Mohandiss affirme ouvertement le rejet absolu de toute présence étrangère, militaire ou sécuritaire sous la forme de sociétés sécuritaires. « Nous sommes convaincus que cette présence est inutile », a-t-il objecté.
Sur ce point, il a mis en garde contre la multiplication du nombre de soldats étrangers sous prétexte de protéger l’aéroport, les routes et les frontières. « Cette présence est une ligne aussi rouge que la couleur du sang. Ceci porte atteinte à la souveraineté, et j’appelle le gouvernement et les forces politiques à revoir leur position».
Il a ajouté: « Partant de là, une confrontation entre les forces du Hachd et les forces américaines est très possible, en cas d’attaque contre la souveraineté de l’Irak. Mais à ce jour, le commandement des opérations conjointes communique avec la direction de la coalition pour parer à tout incident ».
Combattre Daech en Syrie
Sur les opérations militaires en cours, al-Mohandiss explique que « le nettoyage de la région ouest de la province de Ninive va bon train, dans l’objectif de prendre en charge le contrôle des frontières », avançant la possibilité de combattre Daech dans les territoires syriens, pour frapper les bastions du terrorisme.
« Nous avons tout le droit d’affronter le terrorisme en Syrie. Cet objectif ne peut se réaliser sans une coordination entre les gouvernements de Bagdad et de Damas. L’Irak trouve dans la Syrie un pays souverain doté d’un gouvernement légitime », a-t-il dit.
Pas de veto sur notre action
A la question de savoir si un veto quelconque entrave ou freine l’action du Hachd Chaabi sur le terrain, ce dirigeant sexagénaire a répondu : « D’aucuns ont prétendu que le Hachd n’interviendrait pas à Falloujah, mais nous sommes entrés en fin de compte à la demande du commandement des opérations conjointes, lorsque la police fédérale et la force de la lutte antiterroriste n’ont pas réussi leur mission ». Il a cependant refusé d’attribuer une quelconque victoire exclusivement au Hachd.
« Les exploits constituent une victoire pour tous les services publics, et pour toutes les institutions militaires et sécuritaires de l’Etat », affirme ce dirigeant militaire qui supervise les opérations militaires « Mohammad Rassoullallah 2 » dont l’objectif est d’atteindre les frontières irako-syriennes.
Selon al-Mohandiss, le Hachd opère sous la direction du commandement général des forces armées, le Premier ministre Haydar Abadi, qui a demandé à la direction du Hachd de se diriger aux frontières. Ces frontières posent un problème qu’il faut régler ».
Source: Médias