Le Pentagone a minimisé les risques de confrontation avec les Russes en Syrie, en suggérant que les déclarations publiques de colère de Moscou sont plus pour le spectacle que la preuve d’une séparation sérieuse.
« Hormis les déclarations publiques, nous n’avons pas vu les Russes faire des actions qui nous préoccupent », a déclaré le capitaine de la marine Jeff Davis, un porte-parole du Pentagone, selon le site d’informations américain Washington Examiner.
Malgré la mise en garde publique du ministère russe de la Défense selon laquelle les avions américains opérant à l’ouest de la rivière Euphrate en Syrie seront traqués avec le radar de missile anti aérien, les responsables du Pentagone ont déclaré que les États-Unis continuaient à survoler l’espace aérien dans cette zone. Ils ont déclaré qu’un avion américain a abattu un drone iranien à l’ouest de l’Euphrate lundi soir, sans aucune ingérence russe.
Bien que les États-Unis aient déclaré avoir apporté des ajustements prudents à leurs opérations aériennes au cours de la Syrie pour minimiser toute menace potentielle, les Russes n’ont pas pris de mesures provocatrices.
« Nous n’avons vu aucune action hostile ou incorrecte de la part des Russes », a déclaré Davis. « Nous n’avons rien vu qui nous inquiéter ».
Le Pentagone a également fortement suggéré que la Russie utilise toujours la ligne directe pour prévenir tout conflit et qui devrait être suspendue.
Suite à la destruction d’un avion syrien près de Raqqa dimanche par les forces de la coalition, la Russie a déclaré avoir cessé de coopérer avec les États-Unis dans le cadre du mémorandum sur le ciel syrien et a prévenu que tous les vols dans sa zone opérationnelle en Syrie (à l’ouest de l’Euphrate) seraient désormais pris pour cible par ses systèmes de lutte antiaérienne.
Interrogé par l’agence russe Sputnik, l’expert militaire Konstantin Sivkov estime qu’il s’agit d’un tournant dans le conflit syrien:
« Le Su-22 abattu par les Américains est une action très sérieuse. De facto, c’est encore un signe du début d’une nouvelle phase de la guerre en Syrie. Soit on assistera à une intervention militaire des États-Unis contre la Syrie. C’est dangereux et sérieux. Quelle situation en découlera ? Soit la Russie sera obligée de renoncer à son soutien à la Syrie, […] ce qui pourrait engendrer des mécontentements dans le pays. Soit la Russie devrait entrer en guerre avec les États-Unis. À ceci a précédé toute une chaîne d’événements: frappes sur Al-Chaayrate, frappes aériennes sur les troupes syriennes et leurs alliés qui progressaient vers la frontière syro-jordanienne. S’ajoute à cela un Su-22 abattu. Leur agression, les États-Unis l’ont entamée progressivement et c’est très dangereux. »