Pour le Hezbollah, la campagne militaire « Fajr al-Koubra » lancée par l’armée syrienne depuis un mois à peu près pour libérer le désert syrien de la milice wahhabite terroriste Daesh , est une toute nouvelle expérience militaire qu’il n’avait jamais expérimentée auparavant lors de ses combats contre l’entité sioniste, ni dans sa participation à la guerre en Syrie, estime un article publié par le journal libanais al-Akhbar.
D’autant qu’elle s’est effectuée sans formation prélabale: alors que les conditions météorologiques difficiles indomptables imposent un entrainement hors norme pour les combattants, pour les résistants libanais, il t s’est fait durant des combats réels, sur le tas.
Comme l’indique al-Akhbar, la plupart des références militaires qui ont étudié et analysé les difficultés des guerres du désert ont unanimement convenu d’un cadre unifié pour surmonter la plupart des difficultés et des dilemmes potentiels : à savoir la formation et l’adaptation dans le désert, et la nécessité de la présence de troupes des périodes assez longues.
D’où la nécessité d’une formation théorique escortée par une application pratique sur le terrain même, pour mener une guerre qui n’est pas un nouveau concept historique, mais nécessite continuellement un renouvellement au niveau du concept du combat.
L’une des plus grandes difficultés est celle liée aux déplacements dans le désert, de nuit comme de jour. Il est certes pénible de correspondre correctement les paramètres réels avec les données fournies par les cartes de terrain. S’ajoutent aussi le manque de ressources naturelles de base, la complexité de l’offre logistique et les risques qui découlent du stockage des munitions et du matériel.
Sur le champs de bataille, les combattants du Hezbollah sont apparus en tenues et équipements militaires tout à fait appropriés pour ce genre de combat du désert, depuis les gants jusqu’aux protecteurs oculaires.
En arrière-plan, est apparu un grand nombre de véhicules civils modifiés et militaires équipés pour combattre dans le désert.
« C’était plutôt frappant d’impliquer des mécanismes civils dans ce genre de batailles », estime al-Akhbar.
Selon un des officiers de terrain, les combattants dans le désert ont besoin d’un grand nombre de véhicules de transport pour traverser de longues distances. Et comme il était difficile d’en fournir un nombre suffisant pour la superficie utilisée, on a eu recours aux véhicules civils et militaires qui ont été modifiés avec précision pour en tirer profit le mieux possible.
En l’occurrence, la préparation logistique était essentielle, puisque la nature très chaude du désert et de son sable dans la journée peut affecter les performances des véhicules qui peuvent être sujets à des pannes, et causer des retards pour l’avancée des troupes.
A cet égard, l’officier indique que «les équipes d’entretien étaient prêts à faire face à toute situation d’urgence pouvant influencer le cours des opérations».
Il est bien connu que ce type de combat nécessite une couverture de feu intensive car les espaces ouverts sans barrières ni enrochements risquent de livrer les forces qui progressent à des embuscades.
La tactique la plus importante qui a été suivie dans le désert est celle connue sous le terme des Sauts. Il en découle un transfert rapide des troupes d’un point à un autre dans une ligne en longueur comme en largeur.
«Dans les opérations récentes, la distance franchie d’un seul saut est de 30 kilomètres, ce qui constitue un pas très long dans la norme militaire, mais la nature de la Badia offre une telle opportunité aux troupes », explique aussi l’officier.
Un saut peu aussi être stoppé par un obstacle naturel, une colline ou une chaîne de montagnes, ou par un obstacle militaire comme un attroupement de miliciens ou une embuscade.
Pour passer brièvement en revue les plus importantes compétences acquises par les combattants de la résistance et ses commandants lors des opérations dans la Badia, il faut citer entre autre le comportement à suivre dans de vastes espaces, la mise au point de tactiques nécessaires pour travailler dans ces milieux, et la façon de tirer parti de l’équipement d’ingénierie, en raison de son importance dans les opérations du désert en termes de forage, de levée des barrières et des barricades. Sans oublier aussi la capacité de faire avancer un grand nombre de véhicules tout en les utilisant pour hausser le niveau de l’action militaire, sa précision et sa vitesse.
Une autre compétence est également acquise dans ce genre de combat : celle de développer cursivement des systèmes de communication qui sont en mesure de couvrir ces vastes espaces pour relier les forces et éviter l’isolement de l’un de ses composantes.
Alors que sa doctrine militaire s’était pendant longtemps basée sur les combats dans les montagnes, puis en partie dans les villes, le Hezbollah ne s’attendait certainement pas qu’il allait un jour œuvrer dans des zones désertiques et des espaces ouverts et vastes.
C’est la guerre en Syrie qui lui a imposé ce genre de combat et lui a permis d’accumuler de nouvelles expériences militaires, plus proches de celles des armées régulières.
C’est sa doute un plus très important qui s’ajoute à son répertoire militaire, et qui ne devrait pas échapper aux Américains et aux Israéliens qui surveillent tout ce qui se passe dans cette région à la loupe.