2ème jour des pourparlers d’Astana sur la Syrie et avec toujours pour thème central : la mise en place des quatre futures « zones de désescalade », et plus précisément de leur frontières. Les différends ont commencé à émerger.
Sont présents à Astana des émissaires de l’Etat syrien, ceux de ses alliés russes et iraniens, ainsi que ceux de la Turquie, soutien des rebelles et les représentant de ces derniers. Idem pour l’envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura , qui a fixé le septième round de négociations politiques sous l’égide de l’ONU pour le 10 juillet à Genève.
Sud syrien: le non iranien
Durant les tractations, une première fin de non de recevoir a été opposée par l’Iran qui a refusé une proposition russe qui stipule que la zone du sud comprenne les trois provinces Deraa, Quneitra et Souweïda.
Pour les iraniens, la zone sudiste devrait se limiter à la province de Deraa, frontalière avec la Jordanie, sans les deux autres.
Et pou cause, explique un responsable iranien sous le couvert de l’anonymat pour la télévision iranienne Al-Alam : « ce projet, si les Russes parviennent à le faire passer, voudrait dire qu’il y aura une zone tampon entre la province de Quneitra jusqu’à la frontière avec le Liban, en passant par le sud-ouest syrien situé aux confins avec la région des fermes de Chébaa libanaises , proches du Jabal al-Cheikh (mont Haramoun, selon l’appellation syrienne), sans oublier les frontières ouest de Deraa. »
Et de poursuivre : « ceci accorderait aux Israéliens une liberté d’action dans cette zone, et l’occupation du Golan deviendrait un fait accompli ».
Faute d’accord sur cette question, les Russes ont suspendu les discussions sur le front du sud syrien et les ont reportées au lendemain ou sine die, indique al-Alam.
Nord syrien: le si turc
L’autre pomme de discorde porte sur le nord syrien, où la Turquie insiste pour dépêcher ses troupes.
Selon le chef de la délégation syrienne, Bachar al-Jaafari, cette persistance turque est « un chantage », estimant que la présence de la milice wahhabite terroriste Daech à Alep comme à Mossoul est due aux convoitises turques dans ces deux rérions, a rapporté la chaine de télévision libanaise al-Mayadeen TV sur son site.
Cité par al-Alam, un observateur présent dans la capitale Kazakhe a indiqué qu’il n’y a pas de vision claire sur les velléités turques, « si des forces turques seront déployées sur le sol syrien, et quelle serait leur nature, ou s’il y aura des observateurs ».
Mardi doir, l’envoyé spécial du Kremlin pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev, a déclaré que les frontières de deux zones – Homs et la Ghouta orientale – étaient « pratiquement approuvées ».
Mais « des questions persistent » sur une zone devant englober la province d’Idleb, voisine de la frontière turque, et « certaines réserves » demeurent sur la zone sud.
Russes, Turcs et Iraniens ont adopté en mai le principe de la création de quatre zones sécurisées pour instaurer une trêve durable dans plusieurs régions.
Les « zones de désescalade » seraient crées dans les territoires rebelles à Idleb (nord-ouest), dans la province centrale de Homs, dans l’enclave rebelle de la Ghouta orientale (banlieue est de Damas) et dans la partie méridionale du pays.
Pour la seconde journée de ces négociations, des rencontres séparées sont organisées à huis clos avant une session plénière à laquelle sont attendues les délégations des trois parrains des pourparlers et des représentants de l’Etat syrien et des rebelles.
Sources: Al-Alam, AFP, Al-Mayadeen