Les frappes portées par Washington dans la nuit du 6 au 7 avril, soit quelques jours seulement après la diffusion des premières informations concernant l’attaque chimique à Khan Cheikhoun, témoignent du fait que l’incident chimique a été «fabriqué», a estimé le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Faïçal al-Mekdad lors d’un point presse à Damas, rapporte l’agence russe Sputnik.
«Ils ont pris cette décision d’avance, et cela témoigne du fait que les événements ont été fabriqués», a-t-il indiqué.
Le responsable syrien a également assuré que les autorités syriennes s’engageaient à créer toutes les conditions nécessaires pour permettre à la commission chargée d’enquêter sur l’incident de mener son travail.
«L’équipe chargée d’enquêter sur les circonstances de l’attaque chimique arrivera à Damas dans les jours à venir. Le gouvernement syrien assurera toutes les conditions nécessaires pour son travail», a poursuivi M. Mekdad.
L’opposition syrienne a annoncé le 4 avril qu’une attaque aux armes chimiques avait fait 80 morts et 200 blessés à Khan Cheikhoun, dans la province d’Idlib, accusant les troupes gouvernementales syriennes d’être à l’origine de la dispersion chimique.
Le commandement syrien a pour sa part reconnu avoir bombardé la région où se trouve un dépôt d’armements, mais nié avoir eu recours à des agents chimiques. Il a accusé que ce sont les rebelles qui occupent cette province de stocker des agents chimiques qui se sont disséminés durant le raid.
Le Conseil de sécurité de l’Onu a récemment examiné le nouveau rapport de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), qui a confirmé l’utilisation du gaz sarin contre le village syrien de Khan Cheikhoun, sans toutefois préciser l’origine de ce gaz. Le document a été remis à la commission conjointe mise en place par l’OIAC et l’Onu, qui est chargée d’établir les coupables de l’attaque.
Dans la nuit du 6 au 7 avril, les Américains ont tiré 59 missiles de croisière Tomahawk depuis deux navires américains en Méditerranée sur la base aérienne syrienne de Chaayrate, près de Homs, ous prétexte qu’il servi pour le décollage des avions qui ont bombardé Khan Cheïkhoun.
M. Mekdad a tenu à rappeler que le gouvernement syrien avait depuis le début invité l’OIAC à venir visiter Khan Cheïkhoun et la base d’al-Chaayrateet qu’elle a refusé arguant des raisons sécuritaires. « Les metteurs en scène de cette pièce de théatre savaient que tôt ou tard des échantillons du sol seront prélevés du lieu de l’incident », a-t-il affirmé.
Damas accuse Londres et Washington de livrer des substances toxiques aux terroristes
M. Mekdad a aussi dévoilé durant son point de pressé que les substances toxiques retrouvées à Alep et aux alentours de Damas auraient été produites par des compagnies britanniques et américaines.
« Les substances toxiques retrouvées dans les dépôts d’armes des djihadistes à Alep témoignent du fait qu’elles auraient été transportées depuis les États-Unis et le Royaume-Uni », a-t-il ajouté.
«Tout le matériel spécial retrouvé se compose de grenades à main et de pièces de lance-grenades munies de substances toxiques CS et CN (…). Les munitions chimiques ont été produites par la société Federal Laboratories sur le territoire des États-Unis, alors que les substances toxiques ont été fabriquées par les sociétés Cherming Defence UK (Royaume-Uni) et NonLethal Technologies (États-Unis)», a précisé le vice-ministre.
À l’en croire, les substances toxiques ont été retrouvées dans les dépôts des djihadistes à Alep, aussi bien que dans les quartiers libérés dans la banlieue est de Damas.
M. Mekdad a tenu à souligner que conformément à l’article 5 de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC), l’utilisation des substances toxiques irritantes est interdite sauf pour lutter contre des troubles à l’ordre public. Leur utilisation en tant que moyen de guerre, a-t-il poursuivi, est formellement proscrite.
«Ainsi, on peut soutenir avec conviction que les États-Unis et le Royaume-Uni, ainsi que leurs alliés dans la région, enfreignent la Convention et accordent tout l’appui possible aux organisations terroristes opérant en Syrie. Ils leur livrent non seulement des armes ordinaires, mais aussi des substances toxiques interdites», a conclu le vice-ministre.
Source: Divers