Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a annoncé dans la nuit de samedi à dimanche le début de la bataille pour reprendre de la milice wahhabite terroriste Daech (Etat islamique-EI) la ville de Tal Afar, son dernier bastion dans la province septentrionale de Ninive.
Dans une allocution télévisée, M. Abadi, qui avait revêtu un uniforme militaire, a annoncé le « début de l’opération de libération de Tal Afar ». « Je dis aux (hommes de) Daech qu’ils n’ont pas d’autre choix que de se rendre ou d’être tués », a-t-il poursuivi, devant une carte et un drapeau irakiens.
Tal Afar est située à 450 km de Bagdad, et à 70 km à l’ouest de Mossoul, qui vient d’être libérée de Daech début juillet après une offensive de plusieurs mois. Selon l’AFP, c’est une
enclave turkmène et chiite située dans une région à majorité arabe sunnite et stratégique pour le « califat » autoproclamé par l’EI en Irak et en Syrie.
M. Abadi a précisé qu’outre les différentes unités de l’armée, de la police, fédérale et locale, et des unités du contre-terrorisme, le Hachd al-Chaabi, « unités de mobilisation populaire », participera également aux opérations militaires à Tal Afar.
Sans les Américains
Selon le porte-parole du Hezbollah d’Irak, un des groupes du Hachd al-Chaabi, ce dernier refuse la participation des Américains dans la bataille de Tal Afar.
Précisant que cela fait 9 mois que le Hachd encercle cette ville de tous les axes à l’exception de celui contrôlé par les Kurdes, au nord, Mohammad Mohyi a accusé la Coalition de ne pas être sérieuse dans le combat contre Daesh et « de vouloir voler aux Irakiens leur victoire », a rapporté l’agence iranienne araophone Tasnim News.
Selon lui, les Irakiens de par toutes leurs forces sont capables de diriger cette bataille et de la remporter.
L’enjeu des frontières
Les Américains avaient eux aussi fait part aux Autorités irakiennes qu’ils ne veulent pas que le Hachd al-Chaabi participent à cette bataille. Sans manifestement obtenir gain de cause.
Selon l’analyste iranien Hassan Hadi Zadeh, la raison en est qu’ils craignent que le Hachd puisse prendre le contrôle des frontières communes entre la Syrie et l’Irak.
« Les Américains ne veulent que le Hachd al-Chaabi se confonde avec l’armée syrienne et le Hezbollah, par crainte qu’il ne devienne à son tour un hezbollah irakien et ne fasse partie de l’axe de la Résistance », a expliqué M. Zadeh.
Selon l’AFP, outre Tal Afar, Daech contrôle encore Hawija dans la province de Kirkouk, à 300 km au nord de Bagdad. Il est également toujours présent dans la province occidentale d’Al-Anbar, notamment dans la région d’Al-Qaïm frontalière de la Syrie.
Source: Divers