« L’admission de la Palestine à l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol) montre que la communauté internationale est persuadée que la Palestine est capable de garantir le respect de la loi et de se conformer aux valeurs fondamentales de l’organisation », a souligné mercredi le dirigeant du Fatah Naji al-Ahmad.
« Le fait que la majorité des membres d’Interpol ait soutenu l’adhésion de la Palestine témoigne de leur attachement effectif aux principes fondamentaux de l’organisation. Ces pays ont rejeté les tentatives de manipulation des États-Unis et d’Israël. […] C’est une grande victoire de la Palestine sur le plan juridique, une victoire sur les USA et Israël », a conclu M. al Ahmad, dans une interview accordé à Sputnik.
Selon les médias israéliens, l’adhésion des Palestiniens à Interpol inquiète « Israël » car elle permet désormais à la police palestinienne de demander des informations à l’organisation internationale sur des citoyens israéliens, en vue d’obtenir leur arrestation ou leur extradition.
Mais aussi car elle donne accès à l’Autorité Palestinienne au réseau informatique commun « I-24/7 » et à la base de données criminelles commune de 190 pays, dont « Israël » fait partie.
Un échec de Netanyahu
Entre-temps, plusieurs dirigeants israéliens ont dénoncé l’adhésion de la Palestine à Interpol, y voyant un échec du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
L’adjoint du président de la Knesset et député de l’Union Sioniste Yoel Hasson, considère que cette adhésion est « une nouvelle métastase d’une politique en échec ».
La décision d’Interpol « prouve à nouveau que les Palestiniens agissent selon une stratégie qui consiste à s’installer dans les cœurs des nations du monde et à pénétrer dans les institutions internationales et celles des Nations Unies jusqu’à ce que leur indépendance soit considérée comme un fait accompli », a déclaré Hasson, rapporte la télévision israélienne i24.
Les Palestiniens disposent déjà d’un statut d’observateur à l’ONU depuis 2012 et ont rejoint la Cour pénale internationale et l’Unesco.
« Malheureusement, encore une fois, il s’agit d’une décision contraire à l’intérêt d’Israël qui est passée avec le soutien du monde, en conséquence directe de l’absence d’une véritable politique étrangère. Le message est clair, il existe un réel besoin d’actions afin d’améliorer la position d’Israël vis-à-vis du monde et des Palestiniens. Tant que le gouvernement continuera à s’abstenir d’agir sur le terrain international, nous perdrons le contrôle du futur d’Israël en tant qu’État juif et démocratique, et notre destinée dépendra des étapes des Palestiniens », selon ses propres termes.
Pour sa part, l’ancien Premier ministre israélien, Ehud Barak, a également jugé qu’il s’agit d’ »un autre échec de Netanyahu. L’écart entre la réalité et les discours impressionnants mais creux s’intensifie et met en danger Israël » a-t-il tweeté.
De son côté, le ministre israélien de l’environnement, Zeev Elkin a suggéré d’annuler « immédiatement toutes les décisions du Cabinet de sécurité concernant les faveurs accordées à l’Autorité palestinienne (AP) au cours des deux dernières années et de révoquer tous les permis spéciaux dont jouissent les leaders de l’Autorité palestinienne ».
Source: Médias