De Qayyarah, des canons sont braqués sur Mossoul: cette vaste base militaire reprise à la milice wahhabite takfiriste Daesh ( Etat islamique-EI) est devenue le principal point d’appui logistique des forces irakiennes dans leur reconquête de la deuxième ville d’Irak.
Selon l’AFP, des soldats et policiers irakiens, ainsi que des hommes de la coalition internationale menée par les Etats-Unis, sont déployés à Qayyarah, menant des tirs d’artillerie contre les jihadistes et reconstruisant la base.
« C’est une zone de mobilisation des unités prenant part à la libération de la ville de Mossoul et des villages environnants », qui forment le dernier fief de l’EI en Irak, explique Qusay Kadhim Hamid, un des hauts responsables de l’unité d’élite des forces d’intervention rapide du ministère irakien de l’intérieur.
Le général Raed Tawfiq Jawdat, commandant de la police fédérale, affirme lui que c’est la base de soutien la plus importante pour les forces irakiennes avançant depuis le sud vers Mossoul, métropole située à 70 km au nord de Qayyarah.
Au moins 7.000 hommes d’une coalition de 60 pays, pour plus de la moitié des Américains, sont déployés en Irak pour aider à la lutte contre l’EI.
Les USA sont suspectés d’avoir, avec l’aide turque facilité l’entrée de Daesh en Irak en 2014, afin de justifier le retour de leurs troupes en Irak et leur mainmise sur ce pays.
La base est entourée d’un immense talus de terre où sont positionnés des tanks et autres véhicules blindés. La plupart des soldats et policiers y sont logés dans des tentes recouvertes par la poussière de cette région désertique, décrit l’AFP.
les miliciens wahhabites takfiristes « ont tout fait pour empêcher les forces irakiennes de pouvoir utiliser la base avant de la perdre en juillet, détruisant les bâtiments et les murs de ciment et rendant la piste d’aviation inutilisable », ajoute-t-elle.
« Nous avons constaté qu’il y avait beaucoup de dégâts volontairement provoqués par Daech (acronyme en arabe de l’EI) afin de rendre au maximum la base inutilisable », déclare à l’AFP le commandant Chris Parker, un porte-parole de la coalition internationale.
Des tranchées avaient été creusées dans la piste d’aviation et des bombes placées aux alentours. Elle « était complètement inutilisable quand nous sommes arrivés », indique le commandant Parker.
‘Rocket City’
Au loin, un énorme nuage de fumée provenant de puits de pétrole incendiés par l’EI est visible depuis la base. Cette fumée, qui devait servir aux jihadistes à se protéger des frappes aériennes, arrive parfois jusqu’à la base, obscurcissant le ciel comme si une tempête s’approchait.
Les troupes de la coalition et de l’Irak ont travaillé dur à reconstruire Qayyarah et la base a pu se développer « très rapidement », affirme le commandant Parker.
Les membres de l’armée de l’air américaine ont terminé la réparation de la piste d’aviation mais elle n’a pas encore été utilisée. Elle le sera à l’avenir pour le ravitaillement et l’acheminement de troupes.
Il y a déjà « beaucoup de soutien logistique qui part d’ici », selon Chris Parker, et la base est « essentielle pour la libération de Mossoul ».
De l’artillerie américaine et française y est déployée et vise des positions de l’EI. Elle tire aussi des fusées éclairantes ou fumigènes en soutien aux troupes irakiennes.
Les lance-roquettes HIMARS américains peuvent atteindre l’EI loin vers le nord, plus loin encore que la ville de Mossoul elle-même. A l’endroit de la base où ces armes de précision et mobiles sont positionnées, un signe indique: « Rocket City ».
Non loin, on voit de massifs engins mobiles d’artillerie Paladin et les hommes qui les manœuvrent, abrités par des tentes de camouflage.
Bien que la base soit relativement sûre, l’EI l’a déjà ciblée à l’artillerie lourde auparavant.
Mais à mesure que les troupes irakiennes s’approchent de Mossoul, la bataille et le danger s’éloignent de Qayyarah, conclut l’AFP.
Avec AFP