Six mois après l’incident chimique du 4 avril à Khan Cheikhoun, Moscou fustige toujours la manière dont l’enquête est conduite, dénonçant le travail des experts sur la base syrienne de Shayrat d’où auraient décollé les appareils qui sont incriminés dans l’attaque.
Les experts du Mécanisme d’enquête conjoint OIAC-Onu se sont rendus entre le 8 et le 9 octobre sur la base syrienne de Shayrat, cependant les échantillons nécessaires n’ont pas été prélevés. De ce fait, l’enquête manque de professionnalisme, a affirmé le directeur du Département sur la non-prolifération et le contrôle des armes du ministère russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Oulianov.
Le responsable russe a tenu à rappeler que la base en question avait été pilonnée par des Tomahawk américains quelques jours après l’incident chimique «sous le prétexte qu’elle hébergeait le gaz de sarin utilisé à Khan Cheikhoun».
«La logique de base suggère que les structures chargées de l’enquête ont à vérifier si c’était le cas, pour épingler les Syriens au cas où ils auraient violé la convention sur l’interdiction des armes chimiques et les empêcher de recourir à nouveau au gaz sarin», a expliqué M.Oulianov.
«Mais le Mécanisme d’enquête conjoint refuse de remplir cette fonction liée à l’enquête et est incapable de fournir des explications rassurantes. Et de fait, il nous semble impossible de dire que cette enquête est de qualité. C’est une approche non-professionnelle qui suscite d’importantes questions», a-t-il résumé.
Les rebelles syriens ont annoncé le 4 avril qu’une attaque aux armes chimiques avait fait 80 morts et 200 blessés à Khan Cheikhoun, dans la province d’Idlib, accusant les troupes gouvernementales syriennes d’être à l’origine de la dispersion chimique.
Reconnaissant avoir bombardé la zone concerné où se trouve un dépôt d’armements, le commandement syrien a rejeté la responsabilité de l’incident sur les rebelles, les accusant de stocker des armes chimiques . Les autorités du pays ont rappelé qu’elles n’avaient jamais utilisé des armes chimiques contre les civils et les terroristes et que l’arsenal chimique syrien avait été retiré du pays sous le contrôle de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). Le dossier chimique n’en demeure pas moins un outil de harcèlement de Damas, utilisé par les puissances occidentales.
Source: Avec Sputnik