Les avions-radar AWACS de l’Otan vont prochainement entamer des missions de surveillance de la Syrie et de l’Irak au profit de la coalition internationale, a révélé le site France Révolution, citant des sources de l’Alliance atlantique.
Ces missions, à raison d’environ 360 heures de vol par mois, débuteront toutefois initialement sans participation d’équipages allemands – qui forment un tiers des effectifs de la flotte alliée de détection avancée, faute d’autorisation accordée par le Bundestag, la chambre basse du parlement de Berlin -, indiquait vendredi l’agence de presse DPA. Le vote des députés allemands est attendu début novembre.
Selon le site, les 28 membres de l’Otan ont discuté durant des mois d’une demande des Etats-Unis de fournir des avions-radar AWACS destinés à remplacer des appareils américains de même type qui sont, eux, directement engagés dans la lutte contre la milice wahhabite takfiriste Daesh (EI). Les chefs d’Etat et de gouvernement ont finalement donné leur accord politique lors du sommet atlantique de Varsovie, début juillet.
Le feu vert définitif devrait être donné par les ministres de la Défense alliés, qui se retrouvent mercredi et jeudi à Bruxelles pour leur réunion d’automne, estime-t-on à l’Otan.
En raison de craintes allemandes qu’un engagement plus direct de l’Otan dans le conflit syrien ne complique encore une solution politique au complet, les AWACS ne survoleront pas les territoires syrien et irakien. Ils opèreront donc au dessus de la Turquie ou dans l’espace aérien international en Méditerranée, formant ainsi un arc autour de l’Irak, de la Syrie et de la Libye.
Le quota d’heures de vol devrait être de 360 heures par mois, au départ de la base aérienne de Konya (centre de la Turquie). Ce qui contraindra l’Otan à réduire de moitié les 720 heures de surveillance mensuelles réalisées au dessus de l’Europe de l’est dans le cadre des mesures d’assurance données aux alliés est-européens inquiets de l’attitude de la Russie, a expliqué un spécialiste du dossier.
À ce jour, l’Alliance n’est que peu impliquée en tant que telle au sein de la coalition , même si ses 28 Etats-membres en font partie à titre individuel. Elle a toutefois accepté de contribuer à la formation des forces irakiennes engagées dans la lutte contre l’EI (alias Daech, selon son acronyme arabe).
L’Otan possède en propre seize E-3 Awacs, basés à Geilenkirchen (ouest de l’Allemagne) et capables de surveiller un vaste espace aérien et de guider, le cas échéant, des raids menés par des avions de combat. Ces appareils sont servis par des équipages multinationaux. Une cinquantaine de Belges – dont des membres du personnel navigant – en font partie.
Avec France Révolution