Selon Rached Ghannouchi, la démocratie existe partout dans le monde à l’exception des pays du monde arabe, et ce, en raison de la pression exercée depuis l’étranger. Cette pression, a-t-il jugé, est due à l’importance géostratégique de la région et à l’existence en son sein d’Israël.
Le vendredi 27 octobre, Rached Ghannouchi, le président et leader historique du mouvement tunisien Ennahdha, a déclaré au site d’information Arabi 24 que la démocratie était instaurée partout dans le monde à part dans le monde arabe.
En souhaitant un avenir radieux au pays de la région et la poursuite du Printemps arabe, Rached Ghannouchi a espéré que les vœux des jeunes seraient bientôt exaucés et qu’il n’y aurait plus de troubles et de chaos dans les pays arabes.
« Le monde arabe ne doit pas jouer le rôle de trou noir du monde. La démocratie existe partout sauf dans le monde arabe. Mais il faut savoir que les jeunes Arabes remporteront prochainement la victoire », a estimé Rached Ghannouchi.
En ce qui concerne la décision de l’Arabie saoudite d’améliorer ses relations avec Israël, il s’est exprimé en ces termes : « J’appelle tous les peuples et les dirigeants arabes à opter pour la réconciliation et le compromis entre eux, car ils sont tous frères et la réconciliation entre les musulmans est une nécessité. Au lieu de normaliser ses relations avec le régime sioniste qui a occupé les territoires islamiques et qui profane les valeurs sacrées des musulmans. Les Arabes doivent se réconcilier entre eux. Il n’est pas juste que les Arabes se battent les uns contre les autres alors qu’ils partagent un large éventail d’affinités religieuses et linguistiques. Il n’est pas juste qu’ils cherchent à normaliser leurs relations avec les ennemis du monde musulman. »
Et Ghannouchi d’ajouter : « Actuellement, la démocratie est de retour en Tunisie et les gens expriment leur opinion en toute liberté . La liberté existe dans les quotidiens et les médias. Les partis sont actifs. Les élections se déroulent dans un climat libre et sain. L’appareil judiciaire est indépendant. Cependant, la Tunisie est en train de traverser une période de transition. »
Pour ce qui est de la baisse de la popularité d’Ennahdha dans les sondages, cet homme politique a confié que ce mouvement était présent dans le gouvernement et qu’il y avait beaucoup de sondage dont les résultats ne sont pas fiables.
« En tout cas, Ennahdha détient 69 sièges sur 216 au Parlement. De ce point de vue, il occupe la première place parmi les groupes politiques et le Parti Neda occupe la deuxième place avec 58 sièges. Neda a formé une coalition avec Ennahdha », a-t-il ajouté avant d’indiquer que l’actuel gouvernement était un gouvernement de coalition regroupant 6 partis.
En ce qui concerne les résidus du gouvernement de Ben Ali, il a souligné que la Tunisie avait tout fait pour empêcher la société d’être divisée en deux périodes — avant et après la révolution — et pour que tous les Tunisiens soient considérés comme des citoyens de ce pays. « Quiconque acceptera la Constitution, poursuit-il, fera partie des fils de la révolution et jouira de tous les droits dont dispose un citoyen tunisien. Par contre, s’il commet un délit, il sera jugé comme un individu. La marginalisation d’une partie de la société engendrera la haine, l’animosité, l’insécurité et l’instabilité. »
En allusion aux Frères musulmans en Égypte, il a précisé qu’ils faisaient partie du peuple égyptien, que les Frères musulmans eux aussi avaient été opprimés et il a appelé les Égyptiens à se réconcilier.
« En Égypte, personne ne peut chasser l’armée de la scène politique. De même, on ne peut pas interdire aux Frères musulmans d’exercer des activités politiques, car l’Égypte appartient à tous les Égyptiens », a-t-il souligné.
Source: Press TV