Le président américain Donald Trump a accusé certains des dizaines de princes, ministres et hommes d’affaires arrêtés pour corruption en Arabie saoudite d’avoir « saigné » le pays, apportant un soutien marqué au roi Salmane et au prince héritier Mohammed ben Salmane après cette purge sans précédent.
« J’ai entière confiance dans le roi Salmane et le prince héritier d’Arabie saoudite, ils savent exactement ce qu’ils font », a-t-il écrit sur Twitter.
« Certains de ceux qu’ils traitent durement +saignent+ leur pays depuis des années! », a poursuivi le président, qui doit arriver mardi en Corée du Sud.
Des princes, dont le célèbre milliardaire Al-Walid ben Talal, des ministres ainsi que des hommes d’affaires, ont été appréhendés samedi lors d’une opération coup de poing qui fait suite à la mise en place d’une nouvelle commission anti-corruption présidée par le puissant prince héritier Mohammed ben Salmane.
Ils seront jugés devant un tribunal, a indiqué lundi le procureur général.
L’Arabie saoudite est un allié de longue date des Etats-Unis. Donald Trump avait réaffirmé ces liens en choisissant de se rendre à Ryad pour son premier voyage présidentiel à l’étranger, en mai.
Le président américain s’était entretenu avec le roi Salmane samedi, selon un compte-rendu de la Maison Blanche. Lors d’un appel téléphonique, il a salué « les déclarations publiques récentes » du roi et du prince héritier « à propos de la nécessité de construire une région modérée, pacifique et tolérante ».
Il a le même jour souhaité sur Twitter que l’Arabie saoudite choisisse Wall Street pour l’introduction en Bourse, prévue en 2018, de son géant pétrolier Aramco.
Les personnalités saoudiennes arrêtées seront jugées devant un tribunal
Entre-temps, les dizaines de personnalités saoudiennes arrêtées seront jugées devant un tribunal, a indiqué lundi le procureur général.
« Toutes les personnes suspectées auront pleinement accès à tous les droits de la défense et les procès auront lieu de façon transparente », a affirmé dans un communiqué le procureur général Cheikh Saoud Al Mojeb.
« D’importantes preuves ont déjà été recueillies et des interrogatoires détaillés ont eu lieu », a-t-il ajouté.
Selon Cheikh Saoud Al Mojeb, qui fait lui-même partie de la nouvelle commission anticorruption formée conformément à un décret royal, les autorités ont dû mener leur enquête « dans la discrétion » afin que personne « ne puisse échapper à la justice ».
Selon la chaîne à capitaux saoudiens Al-Arabiya, 11 princes, 4 ministres et des dizaines d’ex-ministres ont été arrêtés, alors que la commission anticorruption a ouvert des enquêtes sur plusieurs affaires, pour certaines assez anciennes, dont une concerne les inondations meurtrières ayant dévasté en 2009 Jeddah (ouest).
Un responsable gouvernemental a fourni à l’AFP une liste de 14 personnalités de haut rang limogées ou arrêtées incluant le prince Al-Walid, l’une des personnalités les plus riches au monde.
La commission anticorruption a mis au jour des preuves de « corruption généralisée », a affirmé son président Khaled ben Abdelmohsen dans un communiqué.
« Les autorités saoudiennes anticorruption (…) ont travaillé méticuleusement pendant trois ans pour enquêter sur les crimes en question », a-t-il précisé.
Le ministre saoudien de l’Information avait annoncé dimanche que les comptes bancaires des personnes arrêtées allaient être « gelés » et que tous les biens « résultant de la corruption » seraient « restitués à l’Etat ».
Parallèlement aux arrestations, le chef de la puissante Garde nationale saoudienne, un temps considéré comme prétendant au trône, ainsi que le chef de la Marine et le ministre de l’Economie ont été abruptement limogés.
Tous ces changements interviennent au moment où le prince héritier Mohammed ben Salmane, 32 ans, tente de consolider son pouvoir dans le royaume wahhabite.
Source: Avec AFP