Dans un récent article publié par le Jérusalem Post, l’ancien ambassadeur israélien au Caire revient sur le « gâchis » qu’est la fin prématurée du bloc anti-iranien, dont la naissance avait été annoncée lors de la visite en mai dernier de Trump en Arabie saoudite.
L’article intitulé « Le front pragmatique anti-iranien n’existe plus » indique : « Vladimir Poutine et Donald Trump sont tombés d’accord sur une chose : en Syrie il n’existe pas de solution militaire. En effet, les États-Unis de Trump ont fini par renoncer au retrait d’Assad comme condition sine qua non au règlement de la crise syrienne, se plaçant ainsi à l’opposé d’Obama. Ce faisant, Washington a laissé le Moyen-Orient tomber dans l’escarcelle de la Russie et de l’Iran. À vrai dire, le refus des Américains à faire face à l’Iran et à la Russie en Syrie a sonné le glas de la coalition arabe modérée composée de Riyad, du Caire et des pays du golfe Persique, coalition anti-iranienne dont Trump parlait avec fierté lors de sa visite en mai dernier en Arabie saoudite. »
Et le journal israélien d’ajouter : « En réalité, cette coalition n’a jamais réellement été mise à l’épreuve des faits. À peine née, elle a été secouée par la crise opposant Riyad à Doha tandis que Le Caire ne s’est jamais réellement engagé dans une quelconque confrontation face à l’Iran. L’Égypte de Sissi se soucie en revanche de la nature de ses rapports avec Moscou, qu’elle veut de plus en plus solides. Quant à la Syrie, Le Caire la considère plutôt comme un allié qu’un adversaire.
À l’heure qu’il est, l’Arabie saoudite est plus que certaine que les États-Unis n’iront pas l’appuyer militairement en Syrie ni nulle part ailleurs. C’est sans doute ce sentiment d’abandon qui a poussé Riyad à contraindre le Premier ministre libanais à la démission et à déclencher une campagne médiatique d’une violence inouïe contre l’Iran, faisant croire au monde entier que le Liban voire le Moyen-Orient tomberaient bientôt sous l’emprise iranienne. »
The Jerusalem Post renvoie ensuite à la situation qui prévaut actuellement en Syrie et souligne : « L’Iran sort indiscutablement grand gagnant de la guerre en Syrie, pays où il s’est ancré sans qu’on sache trop comment contrer cette influence. En Irak, au Yémen, en Syrie et au Liban, la présence iranienne se fait fortement sentir et Riyad se voit encerclé de toute part. D’où cette panique qui s’est emparée des Saoudiens et qui les pousse à agir de manière insensée au risque de faire peur à leurs propres alliés. Oman et le Koweït en sont même à ressentir de la colère contre un Riyad qui ne fait qu’attiser les tensions. »
Et The Jerusalem Post de conclure : « Au plan intérieur tout comme extérieur, Riyad est seul, seul parmi ses frères. Même son ex-allié qatari, pourtant son voisin immédiat, s’est découragé de lui, en voyant la vague d’arrestations de princes et de hauts responsables qui s’abat sur le royaume wahhabite. Le Qatar a perdu tout espoir de réconciliation et avec cela, toute réticence à se rapprocher du grand rival de Riyad, l’Iran, qui évite toute manœuvre passionnelle et ne franchit que des pas bien réfléchis. »
Source: PressTV