Les ministres arabes des Affaires étrangères se réunissent dimanche au siège de la Ligue arabe, au Caire, à la demande de l’Arabie saoudite qui veut discuter des « atteintes » iraniennes à la sécurité régionale, dans un contexte explosif entre Ryad et Téhéran.
L’Arabie saoudite, qui mène une guerre sans merci contre le Yémen depuis mars 2015, a réclamé cette réunion urgente pour discuter « des moyens de contrer les interventions iraniennes dans les pays arabes et ses atteintes à la sécurité et à la paix ».
Selon une source diplomatique à la Ligue arabe consultée par l’AFP, Ryad cherche à faire adopter une résolution portant condamnation de « l’Iran et des milices arabes liées à ce pays », une allusion au Hezbollah.
La réunion extraordinaire examinera aussi un tir de missile par les forces d’Ansarullah du Yémen en territoire saoudien le 4 novembre.
Après son ouverture à la mi-journée, la question d’une résolution visant l’Iran sera discutée à partir de 14H00 (12H00 GMT), d’abord à huis clos en commission puis en public devant l’assemblée plus large des ministres des Affaires étrangères, à l’exception notable du chef de la diplomatie libanaise, Gebrane Bassil.
Dans ce contexte, une source ministérielle a indiqué dimanche matin à l’AFP que le chef de la diplomatie libanaise, Gebrane Bassil, ne participerait pas à la réunion extraordinaire de la Ligue arabe.
S’exprimant sous le couvert de l’anonymat, cette source n’a pas fourni d’explication sur cette absence.
Le Liban pourra compter sur la présence de son représentant permanent auprès de l’instance panarabe, Antoine Azzam, a-t-elle en revanche noté.
Selon le mémorandum, Bahreïn et les Emirats arabes unis ont soutenu la demande de réunion de l’Arabie saoudite, également approuvée par Djibouti qui assure la présidence tournante de l’organisation panarabe.
Cette réunion intervient sur fond de vives tensions entre les deux grands rivaux au Moyen-Orient: l’Arabie saoudite et l’Iran.
Le 4 novembre, l’Arabie saoudite avait annoncé avoir intercepté et détruit au nord-est de Ryad un missile balistique qui provenait du Yémen en guerre. Les forces d’Ansarullah ont revendiqué le tir de missile pour viser l’aéroport de Ryad, en riposte aux massacres quasi-quotidiens contre le peuple yéménite.
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane avait alors accusé Téhéran d’être derrière cette « agression militaire directe » contre son pays. L’Iran avait démenti toute implication, appelant Ryad à ne pas jouer avec le feu.
A la suite de l’incident du missile, les deux rivaux se sont livrés à de vifs échanges doublés d’une dispute sur le Liban. Ryad- qui accuse l’Iran d’ingérence au Liba- a forcé, le 4 novembre, le Premier ministre Saad Hariri a présenté sa démission et l’a assigné à résidence pendant deux semaines.
Source: Avec AFP