Le taux de musulmans en Europe ne cessera de croître et pourrait se situer entre 7 et 14% d’ici 30 ans, souligne une étude démographique réalisée aux USA. Ses auteurs ont dressé trois pronostics à l’horizon 2050 et selon leurs prévisions en France, le taux de la population musulmane pourrait passer à entre 12,7 et 18% contre 8,8% actuellement.
Même si le flux migratoire s’arrête complètement, la part des musulmans en Europe augmentera d’ici 2050, constate le Pew Research Center. Rendue publique mercredi, l’étude prend en compte trois scénarios: immigration zéro, moyenne et forte. Dans tous les cas de figure, le taux de la population musulmane sera plus important que celui de 4,9% enregistré en 2016.
Le premier scénario, arrêt total de l’immigration vers les pays du continent Européen, anticipe que les musulmans représenteront 7,4% de la population du Vieux Continent vers 2050. Les auteurs l’expliquent par une plus grande fécondité par rapport aux Européens et par le fait que la proportion des jeunes parmi les musulmans d’Europe prédomine.
Si l’immigration se maintient et suit des rythmes modérés, leur taux atteindra 11,2% vers cette date. Or, en cas de forte immigration (comme celle enregistrée entre 2014 et 2016), le taux de la minorité musulmane sera multiplié par à peu près trois pour passer à 14%.
Jusqu’à 18% de musulmans en France
Au total, près de 25,8 millions de musulmans habitaient en Europe en 2016, dont 5,7 millions en France et cinq millions en Allemagne. En fonction de l’importance de l’immigration, l’étude estime un taux compris entre 12,7 et 18% en 2050. Les mahométans pourraient être 13,2 millions dans l’Hexagone.
Les auteurs de l’étude admettent que leurs pronostics ne sont qu’hypothétiques et soulignent que le taux de migration ne dépend pas uniquement de la situation économique et politique au-delà des frontières de l’UE, mais aussi de la politique des pays européens.
Comme le souligne Conrad Hackett, un des auteurs de la recherche, le premier et le dernier scénarios sont très bien réfléchis. Toutefois, c’est le deuxième, qui prévoit un taux moyen ou un peu supérieur à la norme, qui lui parait le plus probable.
Source: Sputnik