Le président iranien Hassan Rohani a affirmé dimanche que son pays devait fournir « un espace » pour que la population puisse exprimer ses « inquiétudes quotidiennes ».
« La nation est bien libre de faire entendre ses revendications et ses doléances. Mais elles doivent être exprimées de façon à ce qu’elles débouchent sur une amélioration de la situation du pays et de la vie des gens ».
« Critiquer, c’est totalement différent que d’utiliser la violence (…) », a souligné dimanche M.Rohani en Conseil des ministres selon des propos rapportés par la télévision d’Etat.
« Nous accueillons positivement les critiques », a-t-il dit, ajoutant qu’il fallait « même créer les conditions pour la critique, les protestations légales, y compris des manifestations ».
« Le règlement de certaines des questions n’est pas facile et nécessite beaucoup de temps. Le gouvernement et le peuple doivent les résoudre, main dans la main », a souligné le président iranien.
Trump n’a ‘pas le droit’ de compatir avec le peuple iranien
Le président Rohani a ensuite évoqué la satisfaction des ennemis de la Révolution islamique pour dire : « Cet homme aux États-Unis qui veut compatir avec le peuple iranien, aurait-il oublié qu’il nous a récemment traités de peuple terroriste ? Celui qui, de la tête au pied, affiche de l’hostilité envers le peuple iranien, n’a pas le droit de nous faire part de sa compassion ».
« Les pays arabes de la région qui n’ont jamais établi de bonnes relations avec notre pays, se réjouissent aujourd’hui des agissements qui l’ont secoué. Réfléchissons à un point : dans l’intérêt de quelle partie va-t-elle cette manière de protester, du peuple ou des autres !? »
Pour le président iranien, les plus précieux capitaux dans la région sont la sécurité nationale, la paix, la cohésion nationale, l’unité et la fraternité en Iran. « Dans notre pays cohabitent toutes les ethnies et toutes les confessions. C’est durant les dernières élections que la nation a montré son attachement et sa sensibilité envers les intérêts nationaux et l’avenir du pays », a-t-il martelé.
Des « contre-révolutionnaires » incitent les émeutiers
L’Iran a été ces trois derniers jours le théâtre de multiples manifestations contre la vie chère et la corruption. Or, ces protestations ont été exploitées par certaines parties étrangères.
Pour tenter de circonscrire les émeutes, « les responsables chargés de la sécurité ont décidé de bloquer provisoirement Telegram et Instagram », a indiqué le site de la télévision d’Etat.
Les autorités accusent des groupes « contre-révolutionnaires » basés à l’étranger d’utiliser ces réseaux sociaux, en particulier Telegram, pour appeler les gens à manifester et faire usage de cocktails Molotov et d’armes à feu.
Le ministre de l’Intérieur Abdolreza Rahmani Fazli a pour sa part averti dimanche que « ceux qui (…) créaient le désordre et agissaient dans l’illégalité devaient répondre de leurs actes et payer le prix », faisant la distinction entre « ceux qui ont des revendications légitimes » et « les contre-révolutionnaires ».
Avec PressTV+AFP