Alors que la Russie fait part de son agacement après une attaque contre ses bases en Syrie à l’aide de drones lancés, selon elle , depuis la province d’Idleb, Ankara a demandé mercredi à la Russie et l’Iran de stopper une offensive de l’armée syrienne et de ses alliés pour reconquérir cette région au nord-ouest de la Syrie.
Celle-ci est occupée par différents groupes terroristes et rebelles: à leur tête le front al-Nosra, branche d’al-Qaïda en Syrie, oeuvrant dans le cadre de la coalition Hayat Tahrir al-Cham, et dans une moindre mesure la milice des brigades Ahrar al-Cham, l’ancien allié de la milice takfiriste avant de s’en séparer pour former une autre coalition. Celle-ci est plutôt proche d’Ankara.
Selon l’AFP, citant le journal Krasnaïa zvezda, le ministère russe de la Défense a indiqué ce mercredi avoir demandé aux chefs de l’état-major et du renseignement turcs d' »empêcher des attaques similaires de drones » qui ont tenté de bombarder les deux bases de Hmeimim et de Tartous le 6 janvier dernier.
Même agacement de la part de la Turquie pour l’offensive de l’armée syrienne.
« L’Iran et la Russie doivent assumer leurs responsabilités en Syrie » en demandant à Damas de mettre un terme à son offensive dans la province rebelle d’Idleb (nord-ouest), a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu, rapporte l’AFP.
La Turquie, qui coopère étroitement depuis plusieurs mois avec la Russie sur le dossier syrien, « a fait monter la pression ces derniers jours sur Moscou et Téhéran », selon l’AFP, à mesure que les forces armées régulières syriennes intensifiaient leurs bombardements à Idleb.
L’armée mène depuis le 25 décembre cette offensive pour reconquérir le sud-est d’Idleb. Elle se trouve désormais à 3k au sud de l’aéroport Al-Zohour, indique Média de guerre, instance médiatique de la Résistance islamique. L’assaut est effectuée depuis trois fronts en plus de celui du sud-est de la province d’Idleb: depuis Khanacer dans la province sud-ouest d’Alep, et depuis Chakoussiyeh, dans la province nord-ouest de Hama .
« Si vous êtes les parrains, ce qui est le cas, vous devez stopper le régime. Il ne s’agit pas là d’une simple attaque aérienne, le régime a d’autres intentions et il est en train d’avancer dans Idleb », a lancé M. Cavusoglu à Moscou et Téhéran.
Les autorités turques ont convoqué mardi soir les ambassadeurs de Russie et d’Iran à Ankara pour communiquer leur « gêne » face à ce qu’elles considèrent comme une offensive contre des rebelles islamistes sous couvert de lutte contre le terrorisme.
Ces tensions surviennent alors que le président russe Vladimir Poutine espère réunir toutes les parties du conflit les 29 et 30 janvier dans la station balnéaire de Sotchi, pour trouver une issue au conflit syrien.
Par ailleurs, selon l’opposition syrienne, un nouveau round de discussions sous l’égide de l’ONU est prévu à Genève à partir du 21 janvier.
Source: Divers