La Grande-Bretagne risque d’avoir du mal à faire face aux capacités militaires de la Russie et d’autres pays si elle n’investit pas davantage dans ses forces armées, estime le chef de l’état-major général britannique.
Dans un discours qu’il doit prononcer lundi et dont le contenu a été rendu public à l’avance par le ministère de la Défense, le général Nick Carter déclare que la Russie développe des forces armées de plus en plus agressives et qu’elle a par ailleurs démontré en Syrie sa capacité à utiliser des missiles à longue portée de haute technologie.
Il affirme de plus que des manoeuvres militaires effectuées l’année dernière par la Russie étaient des attaques simulées contre l’Europe du nord, de Kaliningrad à la Lituanie.
« Il faut réagir à ces menaces maintenant, nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre sans rien faire », doit déclarer le général Carter dans son discours devant le Royal United Services Institute (RUSI), un think tank britannique spécialisé dans les questions de défense et de sécurité et qui a son siège à Londres.
« Notre capacité à préempter les menaces ou à y réagir sera diminuée si nous ne nous maintenons pas au niveau de nos adversaires », plaide le chef de l’état-major général. « Nous devons prêter attention à ce qui se passe autour de nous ou bien notre capacité d’action sera massivement réduite ».
« La rapidité de la prise de décision, la rapidité de déploiement et des capacités modernes sont essentielles si nous voulons avoir une dissuasion réaliste », ajoute-t-il.
Selon le RUSI, ces déclarations font partie d’un discours portant sur « les menaces de plus en plus réelles qui constituent un risque » pour le Royaume-Uni.
Elles interviennent après des années d’austérité et de réductions budgétaires qui ont sérieusement affecté les forces armées britanniques et ont suscité une pression sur le ministre des Finances Philip Hammond.
Selon des informations de presse, le ministre de la Défense Gavin Williamson appelle à un accroissement du budget des forces armées. Les déclarations très directes du général Carter devraient renforcer la pression sur le ministre des Finances.
Source: AFP