L’initiative de défense européenne ne doit pas créer de barrières économiques ni se poser en alternative à l’OTAN, a averti mardi le secrétaire général de l’Alliance à la veille d’une réunion des ministres de la Défense de l’Organisation à Bruxelles.
Jens Stoltenberg s’est fait l’écho des préoccupations exprimées par l’administration américaine. « Oui, il y a des divergences de points de vue, a reconnu M. Stoltenberg au cours de la conférence de presse de présentation de la réunion à laquelle assistera mercredi et jeudi le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis.
« Nous soutenons l’initiative européenne, à condition qu’elle soit complémentaire et n’enlève pas des activités et des besoins de l’OTAN », a averti Katie Wheelbarger, chargée de la sécurité internationale au ministère américain de la Défense. « Nous ne voulons pas que l’UE enlève des moyens à l’OTAN », a-t-elle insisté.
La représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini sera invitée mercredi soir à préciser l’initiative européenne.
« Plus de dépenses et plus de capacités peuvent renforcer l’OTAN. Il doit s’agir d’un complément, pas de remplacer l’OTAN », a encore prévenu Jens Stoltenberg. « Cela n’aurait aucun sens pour l’UE et l’OTAN d’entrer en concurrence », a-t-il souligné.
« L’UE ne doit pas se substituer à ce que fait l’OTAN », a ajouté le chef de l’OTAN. « Il n’est pas question d’avoir une liste de besoins en capacité pour l’OTAN et une autre pour l’UE. Il n’est pas question de dédoubler », a-t-il poursuivi.
Jens Stoltenberg a également mis en garde contre une fermeture des marchés militaires européens aux pays non membres de l’UE. « Il faut éviter de créer de nouvelles barrières au sein de l’OTAN. Nous souhaitons voir une industrie de la défense européenne plus compétitive. C’est dans l’intérêt de tous les alliés de l’Otan », a-t-il signifié.
« J’espère que l’UE, grâce a la Coopération structurée permanente (CSP ou PESCO en anglais) et au Fonds européen de Défense, va avoir la possibilité de s’attaquer au problème posé par la fragmentation de l’industrie de défense européenne », a toutefois ajouté Jens Stoltenberg.
Ce dernier a récusé l’impression d’un manque de confiance entre les alliés. « La force de l’OTAN, quelles que soient les divergences, est d’être toujours d’accord sur les tâches fondamentales que sont la protection et la défense des uns et des autres », a-t-il conclu.
Source: AFP