Le général Yoav Mordechai, patron de l’armée d’occupation israélienne en Cisjordanie, a fait très fort, mardi, en affirmant que le jeune Mohamed Tamimi, grièvement touché par un tir dans la tête le 15 décembre, avait en réalité été victime … d’un accident de bicyclette.
Mohamed, un cousin de l’adolescente Ahed Tamimi, a été raflé avec une dizaine d’autres jeunes habitants du village de Nabi Saleh, dans la nuit de dimanche à lundi.
L’enfant, qui doit subir une nouvelle intervention chirurgicale la semaine prochaine, avait été relâché quelques heures plus tard, sans que l’on sache dans un premier temps les « raisons » de son arrestation non plus que celles de sa libération.
La « vérité » israélienne est arrivée mardi, sur al-Mounassagh, la page Facebook en arabe de l’armée d’occupation.
Dans un texte grossièrement barré d’un bandeau « Fake News », le militaire raconte qu’interrogé par la police, Mohamed a « avoué » : « C’est en heurtant le guidon de son vélo qu’il a eu une blessure crânienne, rien d’autre. Mais chez les Tamimi, on a la culture de la provocation et du mensonge », plastronne ce serial menteur, qui avait déjà tenté de vendre l’idée que les Tamimi ne formaient pas une famille, mais un groupe d’acteurs embauchés pour faire de l’agitation devant des caméras !
La singularité du nouveau mensonge de Mordechai, ce n’est pas seulement qu’il est énorme, mais surtout qu’il est d’une facilité déconcertante à démonter, se sont étonnés les nombreux témoins, palestiniens et israéliens, de cette journée du 15 décembre 2017 à Nabi Saleh.
Des journalistes ont ainsi répété, comme ils l’avaient déjà décrit à l’époque, qu’ils avaient eux-mêmes vus Mohamed Tamimi debout sur un muret, pas du tout sur son vélo, lorsqu’une balle en acier recouverte de caoutchouc l’avait touché à la tête, le faisant tomber et perdre connaissance dans une mare de son propre sang.
De même, les documents sur le traitement chirurgical de Mohamed par des médecins palestiniens sont sans appel : rapport médical décrivant la présence de la balle d’acier recouverte de caoutchouc dans le crâne, mise en évidence de la balle par les images du scan par tomodensitométrie, photographie de la balle une fois extraite, etc.
« Pourquoi un mensonge aussi orwellien ? » s’interroge Sarit Michaeli, militante de l’organisation israélienne de défense des droits de l’homme B’Tselem. « Probablement parce que Mordechai ne cherche qu’une chose : faire plaisir à ses partisans d’extrême-droite », répond-elle.
Au final, Mordechai mérite bien un « Prix Goebbels », du nom du chef de la machine de propagande nazie, qui avait quand même eu le bon goût de se suicider à l’approche de sa capture par les soldats soviétiques, à Berlin en 1945.
Ce fou dangereux sera-t-il invité à participer aux agapes annuelles du CRIF, la semaine prochaine à Paris, où nos propres gouvernants se presseront pour faire allégeance au régime de l’apartheid ? A suivre.
CAPJPO-EuroPalestine